Brand New Blisters fait un bien fou. Car pour tout fan de rock pur, le Psychobilly n’est pas un simple « à la manière de ». Il ramène aux sources énergisantes du genre qui se mâtine de Rockabilly et de Punk. Né un peu plus tard que les Stray Cats, maître à l’époque du genre (avant que Brian Setzner vaque ou erre en d’autres genres), Batmobile s’est imposé dès son premier éponyme : enregistré en toute décomplexion, il allait offrir au groupe une reconnaissance internationale. Vingt ans après le dernier album Welcome To Planet Cheesse, le groupe dépote toujours autant.
Très soigné, fruit d’un travail de plus de six mois en studio et mastérisé par Hay Zeelen (Sepultura, Joe Jackson, Betg Hart), l’album retrouve une force juvénile moins nostalgique, à l’exception de Spider Sylvia et Rest In Peace - deux moments de presque répit dans le set.
Nul ne pourra réduire Grand New Blisters à une ressassée. La douche sonore est ouverte à fond et rien n’est négligé pour la grande dynamique rythmique. Chaque titre fleure bon une lubricité et une envie de tout foutre en l’air. Le groupe secoue et la guitare solo est plus acide et « reverb’ que jamais.
Chaque titre entre dans les oreilles sans frapper mais tout autant en frappant très fort. Bref, c’est toujours du « only rock’n Roll ». Personne ne peut le congédier à l’écoute d’un tel album. Car ce ne sont pas des seconds couteaux qui cognent mais des bûcherons de caractère infatigable, prêts toujours au sarcasme poétique et sonore.
jean-paul gavard-perret
Batmobile, Brand New Blisters, Butler Records, Bertus, 2017.