Lisa Gardner, Famille parfaite

Le kid­nap­ping d’une famille “modèle” révèle bien des sur­prises

Les Denbe font par­tie des familles en vue et enviées de Bos­ton. Jus­tin, Pdg d’une grande entre­prise, offre à sa femme Libby et à sa fille Ash­lyn, un train de vie qui pour­rait faire la une de bien des maga­zines people.  Tout semble leur réus­sir, jusqu’au jour où ils dis­pa­raissent tous les trois. Ils semblent bien avoir été la vic­time d’un enlè­ve­ment, et pour­tant, aucune trace d’effraction à leur domi­cile, aucun témoin poten­tiel, et bizar­re­ment aucune demande de ran­çon.
Pour Tessa Leoni, détec­tive pri­vée, en charge de l’enquête par la société de Jus­tin, les inves­ti­ga­tions se révèlent dès le départ bien dif­fi­ciles. Cer­tains aspects de l’enquête font éga­le­ment écho à cer­taines pages de son passé fami­lial, et elle découvre très vite que les Denbe sont loin d’être la famille par­faite qu’ils pré­tendent être pour tout le monde. Leurs secrets enfouis seraient-ils la cause de leur dis­pa­ri­tion ; ce kid­nap­ping va-t-il fina­le­ment res­sou­der une famille, qui pour­rait bien être plus à la dérive qu’on pour­rait le penser ?

Lisa Gard­ner est deve­nue en quelques années une des auteures à sus­pense amé­ri­caines les plus recon­nues dans son domaines. On peut citer par exemple ses suc­cès La mai­son d’à côté, ou Arrêtez-moi plus récem­ment. Elle nous revient en déman­te­lant avec soin et noir­ceur les des­sous d’une famille bos­to­nienne soi-disant modèle. Elle illustre ici le vieil adage « l’argent ne fait pas le bon­heur », et nous révèle au fil des cha­pitres les secrets inavouables d’une famille aisée. Le livre connaît quelques lon­gueurs, car l’enquête pié­tine un bon moment, mais l’action est relan­cée dans la par­tie qui concerne la cap­ti­vité angois­sante du trio Denbe.
La famille est sou­vent proche de l’implosion, mais va cepen­dant devoir faire face ensemble à des geô­liers impi­toyables. La ten­sion est sou­te­nue, pal­pable dans les cha­pitres cen­trés autour de la cap­ti­vité, mais elle retombe mal­heu­reu­se­ment lors des avan­cées labo­rieuses de l’enquête de Tessa. A l’arrivée, le roman reste donc inégal dans le rythme de la nar­ra­tion, et si le lec­teur lambda met du temps à devi­ner quelques tenants et abou­tis­sants de ce kid­nap­ping,  l’habitué des thril­lers pourra, lui,  abou­tir à cer­taines conclu­sions bien avant le final, et risque de se sen­tir un peu floué .

Famille par­faite
 ne semble donc pas être le plus réussi des romans de Madame Gard­ner,  du point de vue de la nar­ra­tion, mais par­vient pour­tant à main­te­nir l’intérêt par l’aspect psycho-sociologique de son intrigue. Le lec­teur euro­péen refu­sera peut-être de céder à la psy­chose amé­ri­caine, mais y trou­vera sa dose d’émotions, en regar­dant de l’autre côté du miroir.

lire un extrait

franck bous­sard

Lisa Gard­ner, Famille par­faite, Albin Michel, coll.  Spe­cial Sus­pense, 2015, 509 p. — 22, 00 €.

 

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Filed under On jette !, Pôle noir / Thriller

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