Christophe Mottet est un galeriste d’exception. Passionné d’art depuis toujours, il y a trouvé une forme de “révélation” existentielle qu’il veut faire partager aux autres à travers ses découvertes. Dans une ville moyenne (Chambéry), il défend un art exigeant à la fois « Post-War et Contemporain ». Sa galerie permet la découverte de jeunes créateurs ( Théodore Mann, Gaël Duvert, Ambroise Monod — artistes essentialistes, minimalistes, recup-art) et la redécouverte de grands noms comme le Suisse Bruno Müller ou l’allemand Bernard Schlultze.
Mottet, dans ses choix, possède le sens de l’anticipation et de la profondeur. Il sait trouver les œuvres où l’inconscient maraude et halète aux milieux d’images en abîme ou en bouillonnement.
Galerie Mottet, Post-War et Contemporain, rue Croix d’Or, Chambéry : « vaut le détour » (comme on dit) voire plus.
Entretien :
Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?
L’inconnu
Que sont devenus vos rêves d’enfant ?
Je crois qu’ils sont restés là où ils étaient.
A quoi avez-vous renoncé ?
A mes certitudes.
D’où venez-vous ?
Mes parents aimeraient bien le savoir.
Qu’avez-vous reçu en dot ?
L’amour.
Qu’avez vous dû “plaquer” pour votre travail ?
Un peu de vérité.
Un petit plaisir — quotidien ou non ?
Qu’est-ce que vous dites ?
Qu’est-ce qui vous distingue des autres galeristes ?
« C’est la nuit qu’il est beau de croire en la lumière ».
Quelle fut l’image première qui esthétiquement vous interpella ?
Probablement la vision du monde extra utérin.
Et votre première lecture ?
« Fais de ta vie un rêve, et d’un rêve, une réalité. »
Quelles musiques écoutez-vous ?
Tout dépend de l’état — statique ou dynamique – dans lequel je me trouve ou veux me trouver. Et la fréquence de ce courant alternatif peut être élevée !
Quel est le livre que vous aimez relire ?
« Les Fleurs » d’Ernest Filliard.
Quel film vous fait pleurer ?
Le clip de Miossec « Je m’en vais » « Je m’en vais car l’on s’est tant aimé – je m’en vais avant d’te détruire ».
Quand vous vous regardez dans un miroir qui voyez-vous ?
Un homme qui se relève.
A qui n’avez-vous jamais osé écrire ?
Chers parents… Voilà, c’est fait.
Quel(le) ville ou lieu a pour vous valeur de mythe ?
41 rue Laffitte, Paris.
Quels sont les artistes dont vous vous sentez le plus proche ?
Les artistes de la galerie Mottet.
Qu’aimeriez-vous recevoir pour votre anniversaire ?
“Le retour du fils prodigue”, Rembrandt.
Que défendez-vous ?
La liberté, le renoncement à la fatalité du pourrissement.
Que vous inspire la phrase de Lacan : “L’Amour c’est donner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas”?
Une relation pure, dénuée de tout lien d’intérêt. L’Amour de Lacan serait-il une illusion ?
Que pensez-vous de celle de W. Allen : “La réponse est oui mais quelle était la question ?“
Oui mais quelle était la question ?
Quelle question ai-je oublié de vous poser ?
Combien gagnez-vous ?
Présentation et entretien réalisés par jean-paul gavard-perret pour lelitteraire.com, le 7 août 2015.
Ravie de vous avoir rencontré hier soir , à la 1 ère Foire d’Art contemporain de Grenoble. je vous ai montré les clichés de l’expo Galbert au Musée d’Art Contemporain de Lyon…Comme dirait Charles Pépin, “La rencontre précède la relation.”…