Gaël Duvert, Can’Art — Exposition

Mary­lin n’est plus ici

A l’aide de can­nettes de diverses bois­sons en alu­mi­nium qu’il apla­tit, déroule en feuilles plates décou­pées, grat­tées, striées, pon­cées (tout en pré­ser­vant la cou­leur d’origine) et agen­cées les unes par rap­port aux autres, Gaël Duvert crée d’étranges por­traits. Le « déchet » prend une seconde vie bien moins éphé­mère que la pre­mière. S’y décline toute une mytho­lo­gie de reprises dont la « Tête de mO, gloss et paillette » est le par­fait exemple. Il s’agit du visage de Mary­lin Mon­roe. Le créa­teur le trans­forme en vanité voire un auto­por­trait sublimé.
Entre recup-art et pop-art, Gaël Duvert (né en 1962) a donc inventé ce qu’il nomme le « Can-art » afin de voler dans les plumes de l’art et le faire nager en eaux trou­blantes. Le plas­ti­cien se veut ainsi autant spec­ta­teur que créa­teur de ses images en détour­nant les mythes du temps : Mary­lin Mon­roe (déjà citée), Bob Dylan et bien d’autres.

Trans­cen­dant tout sen­ti­men­ta­lisme ou éro­tisme de sur­face, il pro­pose une « cir­cu­la­tion » étrange de l’image. L’artiste la dif­fracte avec tou­jours une pos­si­bi­lité d’irruption angois­sante. Ses « théâ­tra­li­sa­tions » des stars créent une œuvre proche d’un der­nier matin du monde où, contrai­re­ment à ce que pen­sait Nova­lis, ce n’est pas la lumière qui ne ferait plus fuir la nuit mais l’inverse en une sorte de rêve — tout autant que cau­che­mar – éter­nel et inépuisable.

jean-paul gavard-perret

Gaël Duvert, Expo­si­tion, Gale­rie Mot­tet, Rue Croix d’Or, Cham­béry, du 17 sep­tembre au 31 octobre 2015

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