Il ne suffit pas de lire et boire du café pour être heureux
Dans cette suite de Les gens heureux lisent et boivent du café, Agnès Martin-Lugand nous propose de nous faire partager à nouveau sa recette du bonheur, en nous permettant de retrouver Diane, l’héroïne de son premier roman. Elle vit désormais à Paris, et anime avec passion sa librairie-café, ou son café-librairie avec son meilleur ami gay Felix. Elle semble avoir trouvé son équilibre, mais reste profondément seule, malgré les tentatives avortées de Félix pour lui faire rencontrer des hommes par le biais de sites spécialisés.
Pourtant, un jour, Olivier, fraîchement installé dans son quartier, franchit le seuil de sa librairie, et tous deux commencent, timidement, à nouer une relation. Elle reste cependant encore très marquée par le décès de ses proches, et il lui semble inconcevable d’avoir un nouvel enfant, malgré la confiance qui s’instaure entre Olivier et elle. Un clin d’œil du passé pourrait cependant bouleverser toutes ses certitudes et l’amener à faire des choix de vie définitifs… Le bonheur sera-t-il enfin au rendez-vous ?
Le troisième roman d’Agnès Martin-Lugand est une réussite. Poussée par ses lecteurs des toutes premières heures à écrire une suite de Les gens heureux lisent et boivent du café, elle aurait pu tout rater en tombant dans la facilité, mais ce n’est pas le cas, et son héroïne, que la vie n’a pas épargnée, nous touche toujours autant, si ce n’est plus. L’écriture d’Agnès Martin-Lugand est profondément humaine, et sa plume, nous donne des ailes, nous aidant à affronter le quotidien avec force et optimisme, comme l’apprend à le faire son héroïne.
On se régale des facéties de son ami Félix, et on envie les liens profonds qu’elle arrive à tisser avec l’Irlande et les Irlandais. Rien de superficiel, juste la Vie, ses aléas, ses petits bonheurs simples, et ses moments de désespoir que l’on ne peut pas noyer dans une tasse de café ou un verre de whisky irlandais.
Toujours très présente aussi, la thématique du deuil : comment réapprendre à vivre après le décès de son époux et de sa fille ? Comment tisser à nouveau des liens sociaux, amicaux, amoureux ? Comment se (re) créer une famille, quand la sienne est partie en lambeaux ? Autant de points que l’auteure aborde avec subtilité, exactitude, sans jamais sombrer dans le mélodrame facile. Certains pourront penser que l’on fait parfois dans le “fleur bleue”, mais ils auront tort car le romantisme qui apparaît à chaque page, est contemporain, et n’empêche pas le lecteur d’être confronté à la réalité.
De plus, l’espoir qui finit par surgir dans la vie de Diane nous rassure et ne semble pas inaccessible, d’où une réelle empathie pour les personnages. Ce n’est pas non plus un hasard si le cinéma s’intéresse au premier volet des aventures de Diane, et l’on espère une adaptation aussi fidèle que sensible.
Après un second roman également très bien construit, Entre mes doigts, le bonheur se faufile, où suspense, drame et amour se mêlaient à la perfection, Agnès Martin-Lugand, est en passe de devenir une auteure populaire (dans le bon sens du terme bien entendu !), proche de son public, bien ancrée dans une époque, où l’on ne rêve plus assez. Chacun devrait tester sa recette du bonheur, qu’il se trouve au fond d’une tasse de café, ou de thé.
Lire un extrait
franck boussard
Agnès Martin-Lugand, La vie est facile, ne t’inquiète pas, Michel Lafon, 2015, 318 p. — 16,95 €.
bjr c’est Agnès pas Delphine
bonjour Pascale,
merci de nous aider à réparer cette regrettable confusion : nous rendons donc à Agnès ce qui n’est pas à Delphine !
cordialement,
la rédaction du litteraire.com