L’œuvre de Fanny Gagliardini est une suite de flèches ou d’incisions. Sa créatrice se veut plus humaine qu’artiste car ceux qui veulent devenir artistes sont hors de propos. On l’est ou on ne l’est pas. Etre ou ne pas être. En communication avec les autres et le monde. Pas question pour autant de passer à l’image un petit bijou d’or au cou. Pas de transfiguration : juste une sorte de sacrifice. « Retourner » l’image mais de manière superbe par un travail « maigre », ascétique dont le plein inonde.
Il existe dans le peu de chaque pièce une densité. Et qui prouve une grande action dans la simplicité. Il y a là un salut à la vie mal déprise de sa négation. Le regard de l’artiste se porte dans le ciel vers un cerf-volant invisible mais il est retenu à la terre par les combats de la vie. L’art dans sa concision devient le voir, le faire, le vivre, l’utilisation des matériaux enseignés par des siècles d’expérience.
Entretien :
Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?
La lumière.
Que sont devenus vos rêves d’enfant ?
Je les réalise.
A quoi avez-vous renoncé ?
Je ne renonce pas, je vis.
D’où venez-vous ?
De beaux arbres.
Qu’avez-vous reçu en dot ?
La volonté.
Qu’avez vous dû “plaquer” pour votre travail ?
Difficile de répondre.….… le choix d’autres pour le mien nécessaire.….
Un petit plaisir — quotidien ou non ?
Regarder et voir.
Qu’est-ce qui vous distingue des autres artistes ?
Ma recherche de l’envers de la toile.
Quelle fut l’image première qui esthétiquement vous interpela ?
Le jardin de mon enfance.
Et votre première lecture ?
« Les misérables » de Victor Hugo.
Comment définiriez vous votre approche “minimaliste” ?
Partager mon émotion avec moins de bavardage
Quelles musiques écoutez-vous ?
Les chants des oiseaux.
Quel est le livre que vous aimez relire ?
Tout Jacques Prévert , il est tellement d’actualité.
Quel film vous fait pleurer ?
« Les feux de la rampe » de Charlie Chaplin.
Quand vous vous regardez dans un miroir qui voyez-vous ?
Le paysage d’une vie.
A qui n’avez-vous jamais osé écrire ?
Je ne vois pas.…..
Quel(le) ville ou lieu a pour vous valeur de mythe ?
L’île de Pâques.
Quels sont les artistes dont vous vous sentez le plus proche ?
Paul Gauguin, Auguste Pointelin, Zoran Music, Mark Rohtko, Georges Braque.
Qu’aimeriez-vous recevoir pour votre anniversaire ?
La conservation d’une bonne santé pour accomplir mon travail artistique.
Que défendez-vous ?
La liberté.
Que vous inspire la phrase de Lacan : “L’Amour c’est donner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas”?
Croire à l’inconnaissable.
Que pensez-vous de celle de W. Allen : “La réponse est oui mais quelle était la question ?“
Chercher.
Quelle question ai-je oublié de vous poser ?
Savez– vous chanter.….…
Présentation et entretien réalisés par jean-paul gavard-perret pour lelitteraire.com, le 31 janvier 2015.