Mytho oh Logist et mi-neige, mi-raisin
Osant se vouloir doyenne et doyen de l’humanité Michèle Divoy et Karel Logist, plus ils avancent (en nage), plus ils rient. Et ce, pour percuter l’ennui et décélérer la venue de la vieillesse certes agréable mais (avant juin) sans l’accélérer. Dans ce but, ils passent au filtre le temps pour ne pas en avoir marc (de café). Devisant tel un couple de zozios — plus ou moins l’un séparable de l’autre -, ils parlent d’ailes.
Les deux connurent des 4 L (bientôt rééditées en version électronique des Renault que rien n’arrête même pas leurs freins). Toutefois et à tir – probablement d’elle –, Karel Logist coupe les ailes de papillon en trois selon la règle de Troyes.
Michèle Divoy pourrait le trouver un peu cocon lorsqu’il pantoufle en charentaises mais aussi sous ses chauds sets d’avarice. Sûre de ses charmes et de sa belle coupe rose brune, sa co-équipière d’hier sait toujours le séduire en lui relisant, pour le divertir, ses anciennes lettres d’amour dont l’intime ite fourmille (pieds compris en une telle poésie) de réitérations.
Lui ayant déclaré sa flamme (en dehors de femme l’égale), elle prit nez en moins acte de déception. Mais un tel bonhomme de neige sut la faire fondre. L’un et l’autre usant de comique de pérégrination, ils proposent un dialogue d’exception et de diables hautains sans suce-dit tant ils commettent à leur manière un roman à l’eau de rosse.
Ayant voix en tels chats pitres, ils échangent, damoiseau et demoiselle, de belles pages et feuilles même si pour l’un ces deux deviennent dures. Ce pendant, le mois doute étant très passé, leur automne fait le beau temps plus que la pluie : les voici moins périmés que prospères de périnée.
jean-paul gavard-perret
Michèle Divoy & Karel Logist, Le papillon à trois ailes, Editions Boumboumtralala, Liège, 2024, non paginé — 5,00 €.