Pour « dire » l’amour, Mariette de manière ludique et grave interpelle les regards à l’aide de création d’images aux gouffres instrumentaux où chacun peut aller puiser ce qu’il entend par ces visions qui envoûtent, envolent ou enveloppent. Ses créations s’ouvrent sur un espace interne ou ailé. Des êtres dorment dans un corps mais parfois leur esprit s’aère et grimpe entre mystique et parois sur une forme d’humour au second degré.
Surgissent d’étranges figurines faites de divers morceaux. Elles sortent des traditions de l’amour de manières menaçantes et fantaisistes. Elles possèdent un potentiel métaphorique complexe et puissant et soulèvent de nombreuses questions sur un tel sujet. Tout fascine, au besoin en annexant des données issues d’un folklore par d’étranges icônes de notre civilisation occidentale. Fondée sur l’insolite, chaque pièce permet d’entrer dans le domaine de l’insondable de l’amour.
S’y conjuguent diverses combinaisons et agglomérats de signes, d’objets et de matières pour souligner des données populaires et enfantines, contemporaines et savantes pour mettre au défi les attentes visuelles. Mais contrairement à ce qu’on pourrait penser, l’amour n’est pas un supplice mais une fête. L’amour sort par le ventre car il a besoin d’espace, de rencontre. Il ne se complait pas en lui-même. En émanent le silence de l’âme et surtout le bruit de l’inconscient.
jean-paul gavard-perret
Mariette, Ce qu’on appelle l’amour, Combinaisons, Saint Etienne, du 14 au 22 novembre 2024.