Festins nus
Paolo Pelosi Bonini a vécu à Milano Marittima pendant l’été, bondé de baigneurs imbibés de crème solaire, débordant de gens qui s’éclaboussaient, s’aspergeaient d’eau salée, parlaient. Des enfants pleurent, rient, jouent, se promènent, se perdent et se retrouvent.
Tout le monde dans la pinède pour se rafraîchir à l’ombre. Mais ici il a saisi Milano Marittima en février avec la pinède silencieuse, les rues vides, les hôtels fermés, les portes barrées, les gens absents. Le tout seulement en noir et blanc.
Dans ces paysages, l’artiste propose l’implicite autant que l’explicite et l’abrupt de narrations simples dans une intimité errante où n’apparaît que le vide. Le monde est mis en exergue. Tout reste codé dans divers prises qui refusent l’assise du fébrile et de l’exalté en des sortes de “festins nus” (pour reprendre le titre de Burroughs).
jean-paul gavard-perret
Paolo Pelosi Bonini, Milano Maritima – MI. MA., L’œil de la photographie, novembre 2024.