Catia Montagna saisit le flux de la vie dans des lieux périphériques. En dehors des grands centres urbains, elle piste des lieux de passage ou d’existences discrètes pour figer des moments du présent mais qui, comme chez Roland Barthes, inscrivent déjà un seuil en se tournant déjà vers le passé.
Regardant ses photos, elle se demande souvent ce que sont devenues celles et ceux avec lesquels elle a brièvement coexisté « dans un certain lieu à un certain moment et qui n’ont laissé qu’une trace de lumière à travers l’objectif de mon appareil photo, une impression dans ma mémoire », écrit-elle.
Mais ce qu’ils étaient et où ils allaient évoque des histoires conçues dans sa série photographique des banlieues italiennes. Elles sont plus ouvertes que les récits plus longs et plus articulés. De fait, ce qui est raconté reste le lieu dans lequel elles se déroulent : dans le temps qui passe là où la nature éphémère laisse dans ses empreintes sur objets et paysages.
jean-paul gavard-perret
Catia Montagna, Lieux de banlieue — Petites histoires, L’œil de la photographie, Paris, novembre 2024.