Les énigmes de Vincent Van Gogh
Luke Perrone, cet arrière-petit-fils d’un Italien qui s’est illustré en volant la Joconde le 22 août 1911 au Louvre, revient dans une nouvelle enquête après L’Héritage Mona Lisa (le cherche midi — 2023).
Alors que Luke travaille activement à préparer sa prochaine exposition dans une galerie réputée de New York, Alex, une jeune femme qui partage sa vie, acquiert un tableau dans une brocante. Or, celui-ci est recherché par un certain Tully. C’est un geste maladroit qui amène Luke à faire tomber un morceau de pigment de ce tableau. Il découvre, caché un autoportrait de Van Gogh, une peinture inconnue. Compte tenu de son absence de références, le couple penche pour un faux. Cependant…
Pour le faire authentifier Alex veut le montrer à une spécialiste du postimpressionnisme. Elle se fait voler son tableau par deux dealers payés par Tully. Luke décide de faire appel à Smith, d’Interpol, avec qui il a noué des relations parfois houleuses lors de la précédente affaire. Leur traque va les emmener sur les traces du peintre, à Amsterdam, en Flandres, à Auvers-sur-Oise dans une suite de péripéties mouvementées d’où le danger n’est pas absent.
On retrouve les principaux personnages qui ont animé l’intrigue du précédent roman, dans des situations quelque peu différentes. Le récit se déroule sur trois époques.
2023, à New York, quand débute l’action avec des contenus comme la découverte de ce tableau par le couple de héros et l’intervention de membres de différentes structures et réseaux. C’est aussi toutes les aventures qui se déroulent à Amsterdam, autour du grand musée Van Gogh, d’Anne Frank et les lieux où elle a vécu.
1944, à Paris, où un génial faussaire dissimule une œuvre de Van Gogh pour la faire parvenir aux USA.
1890 à Auvers-sur-Oise où Vincent va mourir des suites d’une blessure par arme à feu après une période d’intense création. L’auteur revient sur le mystère qui entoure la blessure du peintre. Est-ce un suicide ou un accident, voire un meurtre ? Il prend en compte les nouvelles hypothèses, bien étayées, sur cette situation.
Le point de départ de cette intrigue s’appuie-t-il sur un fait réel quand, à la National Gallery d’Écosse, des chercheurs radiographiant Tête de paysanne au bonnet blanc découvrent un autoportrait caché ? Est-ce la description, dans une lettre, des funérailles de Vincent par Émile Bernard, un peintre qui l’a fréquenté, où celui-ci relate la présence de deux autoportraits disposés près de la dépouille, dont l’un n’a jamais été retrouvé ? C’est aussi l’occasion, pour le romancier, d’intégrer le pillage des œuvres par les nazis, les réseaux plus ou moins mafieux qui grenouillent autour de ces œuvres dont la valeur atteint des sommets.
Un carnet de croquis de l’auteur, d’une douzaine de pages, illustre quelque étapes de son périple d’écriture.
Ce roman ouvre l’univers de Vincent Van Gogh, que ce soient ses œuvres ou sa vie, et permet de mesurer les activités occultes qui gravitent autour de tels artistes, avec une intrigue qui se découvre avec grand plaisir.
serge perraud
Jonathan Santlofer, La conspiration Van Gogh (The Lost Van Gogh), traduit de l’anglais (États-Unis) par Laurent Barucq, le cherche midi, coll. “Thrillers”, octobre 2024, 416 p. — 22,90 €.