Les métamorphoses de Didier Hamey transforment en paysages fantastiques le jardin premier en une telle série. L’artiste a repris ses rêves d’enfants pour mieux les réaliser, il poursuit à travers ses œuvres et leur matière une quête de lui-même et du monde. Un monde et un soi non fixes mais complexes.
Didier Hamey reste donc ici comme toujours à la recherche des traces qui mêlent dans le présent un passé nourricier et un futur insistant. C’est le fil conducteur de formes nées de diverses manières qui engendrent une démultiplication d’un phénomène créatif. Cela ressemble à une vis sans fin. L’artiste y mène toujours plus loin sa réflexion plastique.
Chaque gravure est directe, simple mais aussi plus compliquée. Preuve que l’image la plus simple n’est pas une simple image. L’artiste le prouve en donnant la priorité à l’intelligence et l’affect en refusant de se limiter à la caricature. L’artiste la jouxte sans jamais y tomber. Il sait en effet que la caricature n’appelle qu’une satire pernicieuse car trop peu porteuse de substance. Son travail d’ironie lorgne vers le rêve plus que vers la franche rigolade.
jean-paul gavard-perret
Didier Hamey, Le jardin d’Eden, Editions Apeiron, Leporello, 2024.
Agréable envolée d’images parlantes ! JPGP rejoint Didier Hamey . EDEN .