Stefano De Luigi, Televisiva

Extase bue des “cervollini”

Stefano De Luigi a col­la­boré avec de grandes publi­ca­tions inter­na­tio­nales et a reçu plu­sieurs dis­tinc­tions, notam­ment pour son approche qui lie l’art à une mis­sion de témoi­gnage. Il explore la télé­vi­sion ita­lienne sur la société. Dans Tele­cracy, il ana­ly­sait la mon­tée en puis­sance de Sil­vio Ber­lus­coni et son impact sur la culture ita­lienne en cri­ti­quant la perte de pen­sée cri­tique et de sens civique.

Le livre Tele­vi­siva prouve l’énorme pou­voir de séduc­tion qui ren­force la super­fi­cia­lité dans la culture popu­laire. Ses images cap­turent la fas­ci­na­tion et l’aliénation des télé­spec­ta­teurs, leur perte d’individualité et la construc­tion de la réa­lité à tra­vers l’écran.
Curieux, ins­piré par Robert Frank, Diane Arbus, Mario Gia­co­mell, Ray’s Laugh de Richard Billin­gham a changé sa vision du monde. Mais la sienne est encore plus pro­fonde et fas­ci­nante que celle-ci. Il uti­lise la pho­to­gra­phie comme un lan­gage uni­ver­sel en  pho­to­gra­phiant  ce qu’il nomme « des concepts » à l’aide de son Fuji GFX 50. Les­quels se répandent dans le monde entier à tra­vers des œuvres qui sont admi­rées comme des chefs-d’œuvre de l’histoire de son art. Et ce, le plus sou­vent en noir et blanc à la lumière du jour et de la nuit, jamais celle de studio

Avec Ins­ta­gram et Face­book, il est en phase avec son âge et sa rela­tion avec l’image. Au début, il pen­sait que les réseaux sociaux ren­draient une mul­ti­tude de gens éloi­gnés de l’image, plus culti­vés en pho­to­gra­phie. Mais il n’avait « pas cal­culé la puis­sance des algo­rithmes qui ont aplati le poten­tiel des pla­te­formes en stan­dar­di­sant l’esthétique à des fins com­mer­ciales. J’avais oublié un ins­tant que je vivais dans ce monde », précise-t-il.
Tou­te­fois, la pho­to­gra­phie reste pour lui source d’inspiration, aux côtés du cinéma, de la pein­ture, de la lit­té­ra­ture et de la nature afin de dire des choses sans les filtres com­mu­né­ment uti­li­sés pour com­mu­ni­quer. Le tout dans des prises dif­fi­ciles à lire, de manière fluide, confuses et liquides et comme, selon lui, « une sorte de por­trait de Fran­ken­stein plein de glitches ».

jean-paul gavard-perret

Ste­fano De Luigi , Tele­vi­siva, L’Artiere edi­zioni, Bolo­gna, 2024, 133 p - 55,00 €.

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