Guendalina Cerruti a un faible pour les miniatures. Elle se souvient de son enfance lorsqu’elle se pressait sur les vitrine avec un visage fasciné pour les grands paysages miniatures où circulaient des trains électriques. Mais ce ne sont pas les seuls qui peuplaient son imaginaire enfantin, d’autant que de telles passions pour les miniatures mûrissent pour devenir la dextérité des adultes qui trouvent là aussi bien des passe-temps « hobbyiques » que des travaux professionnels artistiques et compliqués.
Pour la plasticienne italienne, l’art est devenu comme elle l’écrit « une passion d’enfance raffinée » qui avance au fil du temps. Des manèges miniatures dans un parc d’attractions sont fabriqués à partir d’un mélange de bois, de perles de plastique, de treillis métallique, de paillettes, de colle, de tissu. Cela est néanmoins bien plus qu’un prolongement de jouets.
De telles sculptures deviennent des métaphores très efficaces d’une condition contemporaine en thématisant littéralement l’empire du divertissement et du spectacle. Et celle qui s’affirme « hystérique et axée sur les sensations, trop douce, trop bruyante, trop excitante, beaucoup trop épuisante. » crée par méticulosité ce qui est réduit afin d’instiller authenticité et intimité, même si certains regardeurs sarcastiques et condescendants ratent la visée de telles allusions à l’innocence, en contraste au cynisme.
jean-paul gavard-perret
Guendalina Cerruti, Nightmares in a bed full of pillows, Galerie Alberta Pane, Paris, été 2024.