Laurent-Frédéric Bollée & Jean-Michel Ponzio, Belmondo — Peut-être que je rêve

Le plus popu­laire des acteurs français…

Cet album est découpé en cinq cha­pitres qui retracent les grandes étapes de la vie de l’acteur-comédien, depuis son ado­les­cence et sa déci­sion de deve­nir comédien.

La bio­gra­phie débute quand le sculp­teur Paul Bel­mondo s’étonne de trou­ver la porte de son ate­lier ouverte. Il découvre Jean-Paul, son fils, qui sou­haite avoir un buste réa­lisé par son père. Et ils évoquent des sou­ve­nirs. Ce sont les deux gar­çons qui viennent voir les modèles nues, la ren­contre des parents, tous deux étu­diants aux beaux-arts. Un regard a suffi, le mariage dans la fou­lée et trois enfants en six ans, Jean-Paul étant le petit der­nier.
C’est à cinq ans qu’il décide d’être comé­dien. Plus âgé, son père l’envoie chez un ex-doyen de la Comé­die fran­çaise où Jean-Paul récite une fable de La Fon­taine. Mais, c’est une catas­trophe pour le jeune homme car on lui dit qu’il est nul, excep­tion­nel­le­ment puis­sant dans la nul­lité.
Après avoir digéré cette décep­tion, consolé par ses parents, Jean-Paul approche le Conser­va­toire où il échoue une pre­mière fois mais entre au second essai. C’est Michel Gala­bru qui va lui don­ner sa chance, mais c’est le film de Jean-Luc Godard qui va lui mettre le pied à l’étrier pour l’immense car­rière ciné­ma­to­gra­phique que l’on connaît…

Pour ce bio­pic, le scé­na­riste choi­sit de faire inter­ve­nir l’acteur qui raconte, relate, échange avec dif­fé­rents inter­lo­cu­teurs. C’est ainsi qu’il fait vivre des conver­sa­tions avec les grands met­teurs en scène avec les­quels le comé­dien a tourné. Il illustre ses pro­pos d’anecdotes. Si la réus­site semble être venue rapi­de­ment, ce n’est pas tout à fait le cas. Il a fallu qu’il trouve sa voie et fasse enfin les films où il joue les aven­tu­riers sans peur et sans reproches (ou si peu !), où il réa­lise les cas­cades qui ont contri­bué à bâtir sa légende.
Et Laurent-Frédéric Bol­lée choi­sit avec soin les étapes mar­quantes de la car­rière de Bel­mondo, devenu Bebel, un sur­nom qui repré­sente un pinacle. Mais c’est aussi sa vie sen­ti­men­tale, ses rela­tions pri­vi­lé­giées avec sa mère, sa manière élé­gante de se conduire avec ses com­pagnes, avec les femmes de sa vie mal­gré ses coups de cœur.

Jean-Michel Pon­zio assure un des­sin s’appuyant sur les très nom­breuses images dont il avait l’exploitation, qu’elles soient de presse ou extraites de films. Il donne ainsi une vision réa­liste du per­son­nage tout en recréant les décors appro­priés aux dif­fé­rentes situa­tions. Le bio­pic compte quelques cent quatre-vingt-dix planches. Cet album remet en mémoire le par­cours de celui qui a quitté de monde il y a trois ans. Une fil­mo­gra­phie com­plète donne une belle vision de sa carrière.

Un album par­ti­cu­liè­re­ment inté­res­sant, éclai­rant avec à-propos l’envers du décor tout en créant un lien avec les situa­tions véritables.

serge per­raud

Laurent-Frédéric Bol­lée (scé­na­rio) & Jean-Michel Pon­zio (des­sin et cou­leurs), Bel­mondo — Peut-être que je rêve, Glé­nat, coll. “9 ½”, août 2024, 224 p. — 28,00€.

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