Photographe et militante des droits des femmes, Simona Ghizzoni capte des images ancrées dans son expérience personnelle. Elle est connue pour son travail autobiographique sur les troubles de l’alimentation (« Odd Days ») et pour sa série d’autoportraits (« Aftermath-Rayuela ») qui traite de la relation tortueuse et ambivalente entre les êtres humains et la nature.
Elle explore sa relation avec le monde contemporain dans ses œuvres inspirées du documentaire. La photographe a tendance à utiliser un récit personnel et participatif, qui découle de la relation intime avec ses sujets. Ses œuvres ont été présentées dans des expositions personnelles et collectives en Europe et bien sûr dans son pays : Palazzo delle Esposizioni à Rome, et la Collection Donata Pizzi.Par ailleurs, elle donne régulièrement des conférences dans diverses écoles.
La photographie est donc une matière qui se travaille et s’organise. S’y éprouvent une circulation, une condensation, une germination spatiale, un envahissement. Le situation de regardeur en est troublée. Mais une telle créatrice italienne jette le doute sur sa position habituelle en dérangeant ses repères. Un champ visuel est constitué en propagations de nuées. Il entoure, s’étend, propose une jubilation particulière et anxieuse où la beauté prime.
La relation au monde se métamorphose. L’ombre devient un agent d’unité qui libère une lumière particulière qui est lumière et non éclairage. Et ce, même si l’espace est rendu à son doute, et nous renvoie au nôtre. Cette clarté est presque “métaphysique” tout en étant inséparable de sa forme spatiale. Elle est forme tout en ne l’étant pas. La linéarité narrative est remplacée par la poésie des volumes
jean-paul gavard-perret
Simona Ghizzoni , Uncut, Galleria Maria Livia Brunelli, Ferrara, 2024.