Alessandra Calo a voulu appeler son projet Ctonio (chtonique) « parce que je suis partie des profondeurs de la terre et de l’obscurité pour raconter une histoire ». Son récit est une vision très personnelle d’une île de la Méditerranée. Au paysage classique, se superpose réel du passé et du présent.
Si bien que tout s’imbrique entre faits, légendes, vérités possibles, mythologies lointaines.
Dans ce « coup » ou pari, chaque photographie traduit et renforce le sens de la cavité, entendue comme un espace générateur où peut se lire non seulement le mythe de la caverne de Platon mais aussi l’antre du féminin.
Existent dans une telle série des écarts visuels intellectuels et émotionnels où la pluralité de chaque prise est première. La contrainte de l’artiste est moins la recherche d’un «paysagisme » que le besoin de revenir sur une île mémorielle de sa propre enfance et/ou de s’interroger à travers le prisme d’expériences accumulées au fil des années qui rendent complexe la réception des telles œuvres.
La position du spectateur adulte est ambivalente car il peut à la fois retrouver l’enfant qui sommeille en lui et se voir confronté, par le biais de sa conscience adulte, à la mémoire de l’inéluctable cycle naturel, entre ouverture et dénouement : la représentation, ici, autorise à remonter le temps
jean-paul gavard-perret
Alessandra Calo, Ctonio, Unseen Amsterdam Photography Fair (19–22 septembre, Amsterdam du 19 au 22 septembre 2024, et Salon Approche de Paris, 7–10 novembre 2024.
Sans contrefaçon le passé nourrit le présent . Le talent d’Alessandra transmet cette riche fusion émotionnelle . JPGP l’analyse avec pertinence .