Andrea Wasaff, Caroline Lusseaux, Céline Gobillard (aka Les globules noires), accompagnés ici de Aude Grandveau, créent une narration photographique commune, collective qui révèle la relation au monde, au temps, aux souvenirs, aux rêves et à la nuit. L’absence ne se replie jamais.
Les corps eux-mêmes maquillent des lumières, ils s’entêtent, dévorent l’espace, dérèglent les horloges. Vient l’étrangeté du monde. L’amour est une fête, un chant unique et absolu. Ses limites à franchir sont nombreuses de rêve en rêve.
Les lèvres sont prêtes, enivrent, coulent, réduisent la distance. Flammes caressantes des mains ivres de la musique des corps en torches pour conquérir l’espérance. La cadence enflamme. L’imagination déborde. Opulence. Glissements et « gélissements ». Tituber pour connaître. Admettre le délice de l’accomplissement.
Dans ces photographies, la conquête est l’inconnu de l’instant. Les sentiments ne se dérobent jamais. Ils grisent, ils caressent, se dépassent, triomphent.
Deux corps l’un à l’autre, quand la transfiguration se produit parfois, s’impatientent : échappent-ils à la profondeur ou rattrapent-ils la réalité ? Chez les créateurs, la lucidité ne va pas sans l’instinct.
jean-paul gavard-perret
Collectif Les Globules Noirs, La résistance de nos corps à l’oubli, Éditions Sur la Crête, 2024, 68 p. — 25,00 €.