Michel Surya, L’excès, et cetera

Genres et effets

Fidèle lec­teur de Georges Bataille, Surya étend sa notion de “dépense”. Mais elle prend chez ce der­nier le sens d’une dila­pi­da­tion volon­taire de l’existence, sa peau, ses os. Celle-ci se carac­té­rise ici comme un exer­cice d’idiotie dont le trop fait tout le charme. Si bien que cette manière de vivre revient chaque année comme un mar­ron­nier jour­na­lis­tique. S’y retracent quelques souf­frances mais aussi des pamoi­sons plus ou moins provisoires.

Certes, le temps nous est conté même si ses habi­tants comptent sur la peur vu le départ pro­gres­sif de bien des néces­si­teux. Surya apprend tou­te­fois que nous sommes des héri­tiers avides de paroles, par­fois jaloux de celles dont les nou­veaux venus finissent par disposer.

En tout état de cause, des mots il en a sou­vent man­qué mais aussi en manque tou­jours ou jamais assez. Cha­cun en bouf­fe­tant qu’il le peut quitte à pra­tique une lit­té­ra­ture de genre en des vagis­se­ments, his­toire de com­bler ce qui reste à tas­ser. C’est de fait bien une meilleure d’exister, au besoin en sui­vant divers lieux-dits comme des lieux aux tas d’et cetera pour s’y dépen­ser, voire fre­la­ter avec pour salut com­mun ce qui arrive : angoisses, briques, merde, acier trempé, arbres, merles et groseillers.

jean-paul gavard-perret

Michel Surya, L’excès, et cetera, Edi­tions L’extrême contem­po­rain, 2024, 112 p. — 13,00 €.

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