Mimmo Rotella fut et reste un des artistes italiens majeurs. Né à Catanzaro en 1918, après ses études plastiques, il se rendit à Rome et rencontra des artistes de l’avant-garde italienne. Au début de sa carrière, il utilisa des techniques picturales traditionnelles et s’inspira du cubisme, du futurisme et de l’abstractionnisme puis s’est rapproché du graphisme publicitaire, pour finalement s’aligner sur les recherches du Pop Art américain.
En résultent des compositions fragmentées, éclatées, à l’image de notre imaginaire collectif. La société de consommation est constamment bombardée d’images publicitaires mais son œuvre faire réfléchir à ce sujet. Dès 1953 il expérimente, comme Villeglé en France, ses premiers décollages-affiches arrachées aux murs et déchirées dans l’atelier. La renommée de l’artiste s’accroît très vite partout, entre autres à Zurich, Londres, Venise, New York etc. où il rencontre Andy Warhol.
L’Italien fut fasciné par les techniques de manipulation et de déformation des images utilisées par ce dernier. Au cours de la décennie suivante, il continue d’exposer avec les artistes du « Nouveau Réalisme ». Dans les années 1980, marqué par son installation à Milan, il participa à la série des « blancs » et à la représentation de personnalités du cinéma et de la mode. Il exposa alors partout dans le monde.
L’artiste n’a jamais cessé d’expérimenter de nouvelles techniques jusqu’à sa mort en 2006 à Milan. Parallèlement à sa production artistique, Rotella composa des poèmes phonétiques, élaborant en 1949 le « Manifeste de l’épistaltisme », issu des manifestes futuristes de Marinetti. De la relation harmonieuse entre l’art et la musique, l’artiste créa une imagerie qu’il utilisait toujours.
jean-paul gavard-perret
Mimmo Rotella, Exposition, Grand Palais Éphémère, Paris, du 4 au 7 avril 2024.