Les images de cette série de Melania Messina ont commencé dans les premières années 90 à propos du culte de Rosalia — patronne de la ville de Palerme. La photographe est née et vit dans cette ville. Elle y entretient, dit-elle, une “relation difficile entre amour et haine” là où il faut vivre avec beaucoup de contradictions.
Dans ce contexte, émerge ce culte pour confier l’espoir. Celle qu’elle appelle “déesse-mère” pallie par le recours de la religion, au manque de la structure sociale, de la santé et du travail. Mais bien au-delà, Melania Messina, entre mythe et religion, cherche à comprendre l’âme profonde de Palerme.
C’est une notion fondamentale pour elle comme pour son peuple. Les deux tirent beaucoup d’énergie par cette “Sainte” impressionnante. A travers elle, chacun peut imaginer les corps comme des vaisseaux qui nourrissent le lieu. Et la photographe mène vers un inconscient global qui communique dans les deux sens — soit entre ciel et terre.
jean-paul gavard-perret
Melania Messina, Rosalia entre ciel et terre, L’Oeil de la Photographie, Paris-New York, juin 2024.