Collectif de scénaristes et dessinateurs, L’Alibi

Avoir la bonne excuse au bon moment…

Selon Le Robert, l’alibi est : “Un moyen de défense tiré du fait qu’on se trou­vait, au moment d’une infrac­tion, dans un lieu autre que celui où elle a été com­mise.” C’est aussi : “Cir­cons­tance, acti­vité qui cache et jus­ti­fie autre chose.
Au XIVe siècle, l’alibi est le fait de s’être trouvé ailleurs au moment où le crime a été com­mis. Ce n’est que quelques siècles plus tard que le terme prend le sens juri­dique que nous connaissons.

Ce pré­sent album s’inscrit dans une veine d’œuvres col­lec­tives ini­tiée en 2022, chez le même édi­teur, par Le Crime par­fait. L’Alibi com­pile dix nou­velles qui ont toutes un lien, un rap­port avec la jus­ti­fi­ca­tion, sous des usages dif­fé­rents.
Richard Gué­ri­neau pro­pose Alibi en rouge, en rap­port avec des contes et le KKK. Jack Manini joue avec Mon cadavre pour alibi et la gémel­lité. Laurent Astier et Xavier Bétau­court servent des ali­bis sur mesure avec S.O.S. Alibi. Oli­vier Ber­lion dis­pose d’Un ami sur qui comp­ter pour… Jimmy Beau­lieu qui ima­gine Salut, je dois par­tir, a besoin de temps pour convaincre. Thierry Robin avec Cham­pion, illustre les consé­quences d’une erreur de bal­lon.
Benoît Blary et Laurent Galan­don, dans Contre tout alibi, relatent la haine ins­tal­lée au sein d’un couple. Vincent Frois­sard et Étienne Le Roux avec Der­nière tour­née exposent la dure réa­lité du cirque. Benoît Sprin­ger et Séve­rine Lam­bour montrent dans Troubles de voi­si­nage qu’il est bon, par­fois, d’avoir la répu­ta­tion de ne plus avoir toute sa tête. Jeanne Puchol a une ver­sion bien per­son­nelle de L’œil était dans la tombe.

Chaque nou­velle est l’objet, dans une sorte de conclu­sion, d’un texte ciselé d’Anaïs Bon. Les auteurs usent de leurs meilleurs argu­ment pour tan­tôt détour­ner tout soup­çon d’un cou­pable, faire plon­ger un inno­cent, ou tan­tôt au contraire, défaire l’argumentation, par­fois savante, d’un cri­mi­nel ten­tant d’échapper à une accu­sa­tion méri­tée.
Ils ont béné­fi­cié d’une liberté totale qui se tra­duit par une belle diver­sité d’approche tant dans le thème, son trai­te­ment, que dans le gra­phisme qui use du noir et blanc, du lavis, de la couleur…

Un album attrayant pour la diver­sité de ces ali­bis, l’humour noir qui se dégage de ces nouvelles.

serge per­raud

Col­lec­tif de scé­na­ristes et des­si­na­teurs, L’Alibi, Édi­tions phi­léas, novembre 2023, 112 p. – 19,90 €.

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