Didier & Lyse Tarquin, UCC Dolores — t.05 : “Les sables de Tishala”

Quand l’exploitation outran­cière des richesses naturelles…

Avec cet album, les auteurs ouvrent un nou­veau cycle prévu en trois tomes. Le récit débute quelques années plus tard avec une héroïne deve­nue maman. Si elle est tou­jours en com­pa­gnie de Tuco, ce méca­ni­cien hors-pair, on retrouve Skaël, le nou­veau venu à la fin du cycle précédent.

Sur Tishala la Verte, les forêts éter­nelles sont rem­pla­cées par des océans de silice. Un homme court dans le désert pour­suivi par un chien. Une sil­houette allon­gée sur le sol vise la cible loin­taine. Des com­men­taires dans le public mettent en doute sa réus­site. C’est trop loin avec une seule balle. Alors que le chien va atta­quer le fuyard qu’il a rejoint, il est abattu. Mony a réussi le test. Dénom­mée Main-Rouge, elle intègre une petite armée de Chiens, comme ils s’appellent, com­man­dée par Sans-Peur, un colosse.
Mony et ses amis sont coin­cés sur cette pla­nète depuis cinq ans car l’UCC Dolores est blo­qué. Lune, sa petite fille, souffre dans l’atmosphère acide et irres­pi­rable. Mony doit faire quelque chose et cette oppor­tu­nité lui appor­tera l’argent néces­saire à la répa­ra­tion du vais­seau. Mais rien n’est simple et l’armée quelle intègre est source de dan­gers. De plus, la mis­sion est périlleuse et elle devra lut­ter de toutes es forces car…

Didier Tar­quin ampli­fie pour son récit une situa­tion qui com­mence à être d’une brû­lante actua­lité sur la pla­nète Terre. Tishala était ver­doyante. L’exploitation inten­sive des richesses en a fait un désert de sable où les vents vio­lents déclenchent des tem­pêtes. Il aborde ainsi l’écologie mais intègre une belle part de mys­tère et d’actions, mêlant science-fiction et odys­sée spa­tiale. Mais l’imaginaire du scé­na­riste fait flo­rès dans le dérou­le­ment de son his­toire, dans l’animation des dif­fé­rents pro­ta­go­nistes, à com­men­cer par son héroïne, le pétu­lante Mony. Elle est res­tée une tireuse d’élite inéga­lable. C’est d’ailleurs pour cette rai­son que Sans-Peur s’attache ses ser­vices. Il faut se sou­ve­nir de son par­cours depuis, qu’à dix-huit ans, elle est sor­tie d’un couvent qu’elle n’avait jamais quitté pour héri­ter d’un vais­seau légué par son père, un pirate fameux.
Ce nou­veau cycle met en place un récit qui pro­met de beaux déve­lop­pe­ments compte tenu des pré­mices révé­lés par le scénariste.

Fidèle à son art de l’illustration, Didier Tar­quin régale ses lec­teurs avec un des­sin dyna­mique, des traits affir­més pour cam­per des pro­ta­go­nistes aux faciès tri­viaux, aux sil­houettes impro­bables, aux accou­tre­ments d’une belle inven­ti­vité. Dans cette fosse com­mune qu’est deve­nue la pla­nète, seules Mony et sa fille sont belles.
Les cou­leurs de Lyse Tar­quin rendent pal­pable le cli­mat tor­ride, l’acidité de l’atmosphère, les toxines que véhi­culent les vents. Elle place une fas­tueuse palette de teintes, rehaus­sant, si besoin était, un des­sin attractif.

Un pre­mier volet déjà fort attrac­tif par la mise en place de nom­breux élé­ments dyna­miques, des rebon­dis­se­ments toniques et par son gra­phisme remarquable.

serge per­raud

Didier Tar­quin (scé­na­rio et des­sin) & Lyse Tar­quin (cou­leur), UCC Dolores –t.05 : Les sables de Tishala, Glé­nat, coll. “24x32”, octobre 2023, 64 p. — 15,95 €.

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