Une véritable fresque historique…
C’est sur ordre de Livia, l’épouse de l’empereur, que le petit-fils d’Augustus, exilé sur l’île de Pianosa, est assassiné après la mort de son grand-père. C’est Tiberius qui succède à son père et Livia désigne Lucius Aelius pour le seconder. Germanicus est désigné pour prendre la tête des légions du nord, du Rhenus. En compagnie de Lucius Aelius, il assiste à des combats de gladiateurs dans l’arène.
Le vainqueur défie le suivant, un combattant qui a la réputation d’être redoutable. Pour pimenter le combat, Morphea suggère qu’il lutte contre trois adversaires. Il triomphe et c’est Marcus qui se révèle lorsque le vainqueur se démasque, ce soldat à la réputation de déserteur lors des défaites contre les Germains.
Marcus, dans une taverne, est en compagnie de Cabar, un serviteur de Morphea quand des gladiateurs veulent venger leur ami tué par lui. Après une belle bagarre, Cabar l’emmène chez Morphea car elle veut le voir. Elle a reçu une missive d’Arminius l’informant que Titus, son petit-fils, le fils de Marcus, est entre ses mains. Si elle veut le revoir elle doit se rendre…
Parallèlement, Lucius Aeluis rejoint des conjurés bien décidés à prendre le pouvoir sur Rome…
Ce nouveau tome installe le récit pendant que s’organise la succession d’Augustus. Celle-ci ouvre des appétits. Enrico Marini met en avant Marcus, son héros qui se trouve entraîné dans une suite d’actions musclées pour défendre sa vie, son honneur et se mettre en quête pour retrouver un fils qu’il n’a pas eu le temps de connaître. L’auteur illustre de nombreuses scènes de combats, que ceux-ci se déroulent dans l’arène, dans les tavernes ou dans le dédale des ruelles.
maître d’œuvre complet, Marini organise un récit au plus près de l’Histoire, appuyé sur un travail documentaire conséquent, travail qui rejaillit dans chaque planche. Il offre un beau réalisme tant pour les costumes, les décors que les armures. L’immersion dans les premières années de l’ère chrétienne est totale.
Il met en scène ses groupes de personnages avec un art du positionnement remarquable. Le dessin, à la couleur directe, est maîtrisé de belle manière. Si les guerriers sont musclés, possèdent des corps modelés par l’exercice physique intense, le dessinateur dévoile sans retenue la plastique des héroïnes, les représentants très souvent sans voiles.
Ce tome propose une intrigue bâtie avec rigueur, dont le dénouement ouvre vers de nouvelles aventures du héros. Et c’est un régal !
serge perraud
Enrico Marini (scénario, dessin et couleur), Les Aigles de Rome - Livre VI, Dargaud, octobre 2023, 88 p. — 16,95 €.