Un excellent suspense psychologique
À sa sortie de prison, Millie a bien du mal à retrouver une vie normale d’un point de vue social et financier. Elle est donc plus que ravie lorsqu’elle décroche le poste de femme de ménage chez Nina et Andrew Winchester, couple aisé et heureux vivant dans une très belle maison et parents de Cecelia.
Évidemment, comme dans tout thriller psychologique qui se respecte, les apparences sont trompeuses et Millie ne tarde pas à déchanter : son job de rêve se transforme en son pire cauchemar (employeuse lunatique, à la limite de la folie, gamine odieuse…).
Dans le genre ultra balisé du suspense psy où les scénarios de base ont tous été déjà visités et revisités (rien que pour l’élément « jeune femme à la dérive trouvant un emploi de rêve qu’elle découvre cauchemardesque », on songe au moins à Comme elle de Madeline Stevens ou à Ferme bien la porte de Riley Sager !), il est très difficile de trouver des romans qui maintiennent le lecteur en haleine jusqu’au bout, sans qu’il ait l’impression de relire une énième fois la même chose, ou que la résolution soit bâclée, voire inutilement tordue à coups de rebondissements tous plus incohérents les uns que les autres.
Non seulement Freida McFadden évite ces écueils, mais elle réussit à retourner habilement chaque certitude et impressions premières du lecteur, en modifiant les points de vue.
Résultat : sans effet artificiel et sans facilité narrative irritante, elle mène son récit jusqu’au retournement final, avec une maîtrise qui donne envie de lire d’autres romans de cette autrice. Vivement la parution en français de The Housemaid’s Secret, la suite déjà écrite de ce premier opus !
agathe de lastyns
Freida McFadden, La Femme de ménage, traduit de l’anglais (GB) par Karine Forestier, City, janvier 2022, 368 p. – 19,95 €.