Stefano Martino, Les Chroniques d’Atlantide – t.01 : “Eoden le guerrier”

La chute d’une civilisation 

En rete­nant l’Atlantide comme cadre de son his­toire, Ste­fano Mar­tino, se don­nait toute lati­tude pour ima­gi­ner cet empire dont on ne sait pra­ti­que­ment rien à part ce qu’en dit Pla­ton dans deux de ses dia­logues. Nombre de cher­cheurs sérieux comme lou­foques ont tenté de le situer, les uns vers la Crète et San­to­rin, les autres dans l’océan Atlan­tique.
On retrouve les prin­ci­pales com­po­santes d’un récit d’aventures, imbri­quant des intrigues poli­tiques sur une reli­gion bien pra­tique pour faire des déci­sions soi-disant dic­tées par le dieu. C’est com­mode et d’une grande effi­ca­cité pour peu que l’intermédiaire soit convaincant.

En l’an 10890 av J.- C., un poème de la reine Leyon, illustre la ruine du royaume d’Atlantide. Le pro­pos se porte alors en 28428 av. J.- C. quand le capi­taine Rain aborde l’île où s’est réfu­gié, depuis dix ans, Eoden, le frère man­chot du roi Leo­den. Ce der­nier, s’étant converti à un nou­veau culte, est obsédé par des conquêtes que les prêtres lui pro­mettent faciles. Rain veut convaincre Eoden du dan­ger, qu’il faut sau­ver Leyon, la reine, la femme dont son frère et lui sont amou­reux.
Pen­dant qu’ils dis­cutent à l’intérieur de la cabane, un groupe de guer­riers approche. Le com­bat s’engage. Rain est mor­tel­le­ment blessé pen­dant qu’Eoden mas­sacre les assaillants. Il décide alors de rega­gner la capitale.

Dans le palais royal, Loe­den, est sous la coupe de Hak-Na, qui s’est ins­ti­tué Grand prêtre du culte de Ran­koom. Il tient le roi sous son auto­rité avec une décoc­tion d’épices noires. Hak-Na est informé du mas­sacre de son groupe de guer­riers et du retour d’Eoden.
Il fomente alors un com­plot, fait enle­ver la reine pour pou­voir accu­ser Eoden de vou­loir la reprendre et de convoi­ter le trône. Mais…

Le scé­na­riste intègre un tri­angle amou­reux, un peu de magie et beau­coup d’actions. Le récit est tonique, le héros ne lais­sant guère d’assaillants vivant der­rière lui.
Dans son périple pour retour­ner à la capi­tale, le guer­rier croise des peuples inquiets car ils ne sou­haitent pas la guerre. C’est le cas des Val­ky­ries, ce peuple de guer­rières dont la reine a été très proche d’Eoden.
Bien sûr, il y a le passé avec son lot de sou­ve­nirs heu­reux ou mal­heu­reux et des actes qui inter­fèrent encore aujourd’hui.

Le des­sin réa­liste de Ste­fano Mar­tino est com­plété par les cou­leurs de Sébas­tien Bouet. Le tout offre de belles planches avec une mise en images dyna­mique, un che­mi­ne­ment de l’histoire faci­li­tant gran­de­ment la lec­ture et des décors gran­dioses. Quelques mises en scène sont par­ti­cu­liè­re­ment remar­quables.
Un cahier gra­phique com­plète l’album avec des crayon­nés de toute beauté, fai­sant regret­ter que tout l’album ne se pré­sente pas ainsi.

Ce pre­mier tome d’une tri­lo­gie met en place les prin­ci­pales com­po­santes de l’intrigue et entre vite dans le vif du sujet. On a grand plai­sir à suivre ces actions qu’un gra­phisme effi­cace met en scène de façon énergique.

serge per­raud

Ste­fano Mar­tino (scé­na­rio et des­sin), Sébas­tien Bouet (cou­leur), Les Chro­niques d Atlan­tide – t.01 : Eoden le guer­rier, Glé­nat, coll. “24x32”, mars 2022, 72 p. – 15,95 €.

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