Une nouvelle vision des dragons
Mathieu Gabella propose une trilogie de fantasy dans la pure tradition du genre en ayant une relecture originale du mythe.
Siegfried a vaincu le dragon Fafnir. Celui-ci reconnaît sa défaite et propose l’immortalité à son vainqueur. Il se retrouve dénaturé avec… une peau de dragon.
Ugo Von Winkelried se rend chez Phylogène d’Esquimate, un noble à la réputation de sorcier. Ils sont rejoints par Wei, un pirate, pour mener à bien la mission qu’ils se sont fixé. Ils veulent chasser le plus grand dragon que la Terre ait porté mais sans le détruire car ils désirent récupérer le corps pour l’étudier et profiter de tout ce qu’il y a dessus et dedans. Or, ce n’est possible qu’en perçant le cœur et en le noyant immédiatement. La seule façon d’y arriver est de creuser de l’intérieur. Il faut donc que les chasseurs se fassent …avaler !
Avec ce premier volet, le scénariste donne une approche intéressante des dragons, de la mythologie qui les entoure avec une volonté d’aller au-delà des représentations classiques qui leur sont attribuées. Il apporte des explications pratiques, explicite certains de leurs faits. Il en est, ainsi, pour l’or que soi-disant, ils gardent jalousement au fond de leur repaire.
Il construit parallèlement, une thématique de transmission familiale. Mais, il propose une intrigue aussi riche en informations qu’en actions avec une belle conclusion de ce premier tome qui ouvre des perspectives intéressantes pour la suite.
C’est Christophe Swal qui assure un dessin aussi réaliste que possible tant pour les personnages que pour ces monstres dont il fait siennes les figures antérieures et les descriptions illustrant cette mythologie. Le dynamisme des scènes d’action est parfaitement rendu. Il faut admirer les planches présentant une belle bataille navale.
Simon Champelovier amène une réelle plus-value à cet album par la tonicité des couleurs, par le soin à retenir les teintes chaudes, dures, qui font monter la tension du récit.
Avec Udo, Mathieu Gabella plante le décor et l’atmosphère de son récit. Il donne une grande force à ses dragons, comme à ses chasseurs pour une intrigue pleine de surprises.
Le graphisme retient l’attention par la mise en scène des actions.
serge perraud
Mathieu Gabella (scénario), Christophe Swal (dessin) & Simon Champelovier (couleur), Dans le Ventre du Dragon — t.01 : Udo, Glénat, coll. “24x32”, février 2022, 56 p. – 14,95 €.