Jeffrey Archer, Ni vu ni connu

Une suite d’intrigues mouvementées

On retrouve William War­wick, déjà ren­con­tré dans Qui ne tente rien (Les Escales – 2020) où il était sur la piste du voleur d’un tableau de Rem­brandt au Fitz­mo­lean.
Il fait la connais­sance de Beth dont il tombe amoureux.

William, le fils de Sir Julian, a réussi l’examen de Bri­ga­dier. Il est affecté, compte tenu de cette pro­mo­tion, à la bri­gade des stu­pé­fiants. Les tra­fics de drogue explosent à Londres en cette année 1986. Cette unité anti­drogue, com­man­dée par Bruce Lamont, promu com­mis­saire pour l’occasion, va œuvrer indé­pen­dam­ment des autres bri­gades. Ils n’ont qu’un seul objec­tif, trou­ver l’identité du baron qui contrôle le réseau de drogue du sud de la Tamise et l’adresse de son labo­ra­toire clan­des­tin.
C’est en rame­nant un William pas­sa­ble­ment émé­ché après avoir fêté son avan­ce­ment que Jackie voit Tulipe, un dea­ler au tra­vail. Elle le pour­chasse, William aussi mais sans suc­cès. Cepen­dant, elle a arrêté Adrian Heath, le consom­ma­teur. Celui-ci est bien connu de William, ayant eu maille à par­tir avec lui au lycée. Son chef décide que William doit faire d’Adrian son indic car celui-ci semble bien intro­duit dans les réseaux de drogues.

Mais William doit gérer les suites de son enquête pré­cé­dente pour mettre Miles Faulk­ner, le voleur, en pri­son. Chris­tina Faulk­ner, l’épouse, est prête à l’aider ayant des comptes à régler et des sen­ti­ments pour le jeune homme.
Adrian, contre deux cents livres, livre des infor­ma­tions pré­cieuses et la traque commence…

Avec ce nou­veau volet d’enquêtes menées par ce jeune aris­to­crate, le roman­cier le confronte, non plus seule­ment à un voleur d’œuvres d’art, mais à un baron de la drogue, un domaine où le meurtre est mon­naie cou­rante. Après une mise en place des dif­fé­rentes intrigues qu’il mul­ti­plie à l’envi, Jef­frey Archer donne la pleine puis­sance à son récit. Si William, sur­nommé l’Enfant de Cœur, se débat avec deux affaires, il est impli­qué de plus ou moins près dans un pro­cès où son père et sa sœur inter­viennent en tant qu’avocats. Il déve­loppe ainsi des liens connexes et une belle série de rebon­dis­se­ments.
Mais il donne éga­le­ment le cadre de ses actions et décrit avec soin les décors où évo­luent les pro­ta­go­nistes. C’est ainsi qu’il s’appuie sur les chiffres offi­ciels de la toxi­co­ma­nie en Grande-Bretagne : deux mil­lions fument régu­liè­re­ment du can­na­bis, quatre cent mille autres consomment de la cocaïne et deux cent cin­quante mille sont héroï­no­manes. Lorsque William ren­contre son indic à la Tate, devant une œuvre d’Henry Moore, il relate de façon dyna­mique le reste de la gale­rie. Paral­lè­le­ment, c’est le récit des amours de Beth et William, les liens avec les familles.

Avec un style élé­gant, avec des tona­li­tés très bri­tish tant pour la haute société lon­do­nienne que pour les bas-fonds, le roman­cier pro­pose un récit qui croît en ten­sion jusqu’à une conclu­sion forte, ouverte sur une suite qui doit se révé­ler encore plus surprenante.

serge per­raud

Jef­frey Archer, Ni vu ni connu (Hid­den in Plain Sight), tra­duit de l’anglais (Royaume-Uni) par Séve­rine Que­let, Les Escales, coll. “Noires”, juin 2021, 322 p. — 21,50 €.

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