Le récit se déroule sur quelques mois, commençant le 19 janvier pour se terminer le 15 juin. Entretemps, le romancier déroule quatre parcours principaux, des parcours dont on devine qu’ils vont se recouper, que les personnes vont être impliquées, de près ou de loin, dans cette série de meurtres.
Autour de ces quatre acteurs gravite toute une galerie d’autres personnages qui vont s’incorporer à l’histoire pour construire une intrigue façon puzzle. Le romancier fait une belle place aux personnages féminins, en fait de véritables actrices de leur vie qui portent une large part du récit.
Un individu en guette un autre. Dans l’escalier, il vérifie si son couteau est bien en place. Il attend ce moment depuis des années.
C’est le vendredi 19 janvier 2018 que Charlotte prend conscience de sa réelle situation. Le 5 mars, elle organise un pot de départ pour son congé sabbatique. Célibataire, elle atteint la quarantaine et veut un enfant.
Zoé est mannequin. Elle continue à poser mais, à vingt-six ans, elle sait que ses années professionnelles sont comptées.
Alexis, un ancien légionnaire, est officiellement décédé depuis un an. Mais c’est un mort très actif qui doit venger la mort de son ami Marin.
Le tueur raconte ses traques. Il a fait cinq victimes en trois mois. Il tue avec un couteau, un coup dans a la carotide puis coupe les lèvres…
L’auteur, par des chapitres courts, passe de l’un à l’autre de ses protagonistes, construit un récit addictif à la fois par la richesse des profils et des portraits qu’il fait de ses personnages et par les liens qu’il développe. Chaque chapitre apporte une nouvelle donne, parfois tenue, souvent révélatrice d’une péripétie qui pousse à en savoir plus.
Dans Lame sur les lèvres, Loïc Henry, qui signe ici son premier thriller, joue avec nombre de psychoses, avec des névroses et construit une magnifique intrigue qui, très vite, devient difficile à quitter.
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serge perraud
Loïc Henry, Lame sur les lèvres, Hugo Poche n° 272, mars 2021, 544 p. – 8,50 €.