David Chauvel & Roberto Ali, Le Masque aux mille larmes” – t.02 : “Pour prix de mes tourments”

Le mythe d’Orphée dans un Japon médiéval

Dans un Japon médié­val quelque peu ima­gi­naire où se mêle rituels de la civi­li­sa­tion et puis­sance malé­fique de démons, le scé­na­riste déploie les des­ti­nées tra­giques de deux pro­ta­go­nistes, une jeune femme qui veut faire revivre son fiancé, un jeune homme paci­fique, séduit par sa beauté et sen­sible à sa quête. Pour elle, il va au bout de lui-même se révé­lant un autre indi­vidu. Elle ira au bout de sa démarche, quel qu’en soit le prix à payer.
Les deux héros évo­luent dans les rituels de la civi­li­sa­tion japo­naise, rituels par­fai­te­ment res­ti­tués que ce soit la céré­mo­nie des repas, les règles de hié­rar­chie, de pré­séance et la vie quo­ti­dienne. Paral­lè­le­ment, la mytho­lo­gie, l’omniprésence de l’invisible, la tra­di­tion guer­rière sont expri­mées au plus juste. Les com­bats, nom­breux et san­glants, rythment ce récit haut en ten­sion où les sabres font le ménage.

Sadakïo a fait le ser­ment de faire revivre son fiancé mort sur un champ de bataille grâce au pou­voir du Masque aux mille larmes. Cet objet magique est la pro­priété du prince Takedo. La route est longue et dan­ge­reuse.
Sadakïo reçoit l’aide de Masa­mura qui l’accompagne, la pro­tège jusqu’au terme de sa quête, le châ­teau où elle se fait embau­cher comme servante.

L’action de Pour prix de mes tour­ments, débute dans une salle de jeux. Un parieur, parce qu’il perd, est furieux et menace de faire cou­ler le sang. Celui qui lance les dés lui indique que cette mai­son est tenue par Masa­mura. L’homme tombe à genoux et se confond en excuses avant d’être… foutu dehors. Com­ment ce jeune homme est-il devenu, en quelques temps, celui dont le seul nom engendre la peur ?
Le récit se déporte dans un proche passé. Mizu­chi Mön, qui contrôle les bas quar­tiers, est sol­li­ci­tée par deux clans rivaux qui veulent conqué­rir la ville et s’emparer du palais. Ils ont besoin de ses hommes et celle-ci fait mon­ter les enchères en essayant de devi­ner ceux qui ont le plus de chances de l’emporter sans pour autant lui nuire.
Sadakïo qui cherche l’endroit où on cache le Masque fait la ren­contre du prince, un prince séduit par sa beauté…

Le soin de la mise en images a été confié à Roberto Ali, un des­si­na­teur né à Milan et qui est publié en France depuis quelques années. Son trait éner­gique est tout à fait appro­prié à cette his­toire où la vio­lence est très pré­sente. Les per­son­nages, cam­pés avec élé­gance, évo­luent dans des décors fort bien construits. Les scènes d’action sont dyna­miques, très dyna­miques. Il donne vie à une belle troupe de démons, tous plus fas­ci­nants les uns que les autres, réus­sis­sant à en rendre cer­tains atta­chants.
Ce second volet clôt de belle manière ce dip­tyque où le japon sert de toile de fond à une his­toire pas­sion­nante mise en images avec réussite.

lire un extrait

serge per­raud

David Chau­vel (scé­na­rio), Roberto Ali (des­sin) & Wal­ter (cou­leur), Le Masque aux mille larmes – t.02 : Pour prix de mes tour­ments, Dar­gaud, mars 2021, 72 p. – 15,00 €.

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