Jaouen Salaün, Elecboy – t.01 : “Naissance”

Un beau début de série d’anticipation…

C’est dans un monde post-apocalyptique que Jaouen Salaün déve­loppe son récit, le pre­mier où il est le seul maître d’œuvre. Il situe le début de son his­toire en 2122 et prend pour décor l’Amérique du Nord.
Les quelques com­mu­nau­tés qui sur­vivent ont perdu toutes civi­li­tés et sub­sistent entre chaos et vio­lences. Comme tou­jours, deux groupes se consti­tuent entre domi­nants et domi­nés, entre la par­tie haute de la bour­gade et la par­tie basse.Cepen­dant, ils sont confron­tés à une troi­sième caté­go­rie qui semble être une résur­gence de l’ancienne civi­li­sa­tion, des mutants ou des Intel­li­gences Arti­fi­cielles qui auraient sur­vécu.
Un pro­blème pré­do­mine, celui de l’approvisionnement en eau pour ces popu­la­tions qui vivent sur des terres deve­nues arides, brû­lées par le soleil. C’est par des­ti­na­tion ceux de la par­tie basse qui ont la charge d’approvisionner les com­mu­nau­tés.
Parmi la copieuse gale­rie de pro­ta­go­nistes, deux jeunes gar­çons émergent, deux per­son­na­li­tés qui s’affrontent et qui, sans doute, pour­ront se faire une guerre sans merci, pre­nant la place de la géné­ra­tion précédente.

D’étranges créa­tures, mi-robots, mi-oiseaux, attaquent un homme conscient qu’il va mou­rir. Mais, il se défend, se trans­forme en une entité de feu pour anéan­tir ces démons dans un boule incan­des­cente qui cou­ronne une ville ten­ta­cu­laire.
Quelque part, sur le conti­nent nord-américain, dix-huit ans plus tard, un cha­man coiffé d’un casque à mâchoire de cro­co­dile, annonce sa vision aux membres d’une com­mu­nauté. Un mal, prêt à se réveiller, se cache dans la ville basse. Il faut le tra­quer et le ban­nir au plus vite.
Syl­vio rosse copieu­se­ment Joshua parce qu’il regarde Mar­got, sa sœur. Joshua en est amou­reux. Il rejoint la ville basse où son ami se moque de lui pour sa rela­tion avec cette fille.
Il s’engueule avec son père, revenu de la col­lecte de l’eau, lui repro­chant sa lâcheté vis-à-vis du père de Syl­vio et de ne rien vou­loir lui révé­ler sur sa mère.

Trois enfants ouvrent un contai­ner. Celui qui y rentre se retrouve face à un énorme monstre et se fait éjec­ter. Un autre a le réflexe de refer­mer l’ouverture et de la blo­quer.
Les rap­ports entre ceux de la ville haute et ceux de la par­tie basse sont conflic­tuels, mais des liens anciens sub­sistent, des non-dits, des mys­tères…
Paral­lè­le­ment, d’étranges enti­tés s’agitent, mènent une quête qui, pour l’instant, n’a pas abouti…

Ce récit, prévu en quatre tomes, com­porte nombre de ques­tion­ne­ments, se révèle dense en matière d’intrigues, ce qui laisse augu­rer de beaux déve­lop­pe­ments, main­te­nant que le cadre est posé.
Maî­tri­sant l’art gra­phique, Jaouen Salaün offre des décors ins­pi­rés du wes­tern avec des pay­sages brû­lés, des bara­que­ments som­maires, des équi­pe­ments mini­ma­listes sauf pour ce qui est de quelques belles méca­niques. Mais pour­quoi, celles-ci ont-elles subsisté ?

Avec une écri­ture très visuelle, des dia­logues étof­fés, pré­cis l’auteur donne un beau récit de science-fiction, d’anticipation nourri de pro­blé­ma­tiques qui com­mencent à se des­si­ner aujourd’hui.
Un pre­mier album qui séduit tant par la mise en place de l’intrigue que par un gra­phisme très réussi.

lire un extrait

serge per­raud

Jaouen Salaün (scé­na­rio, des­sin et cou­leur), Elec­boy – t.01 : Nais­sance, Dar­gaud, jan­vier 2021, 64 p. – 14,50 €.

Leave a Comment

Filed under Bande dessinée

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>