Quand la conscription tourne mal…
L’univers de dark fantasy imaginé par Gabriel Katz se développe. Si Navel reste un soldat de base peu enclin à se battre pour la gloire de l’Empire, Araes est devenu une véritable machine de guerre, possédant une force colossale au combat.
La situation évolue et la paisible province d’Enoch devient le théâtre de combats terribles avec l’invasion des Barbares. Gabriel Katz donne au cadre de son récit une coloration inspirée de l’Empire romain avec les uniformes des soldats, l’habillement des dirigeants, les mouvements tactiques des armées.
Les Némésiens ont trouvé un artefact ancestral, la Pierre du chaos. Araes, un simple soldat, l’a touchée. Depuis il semble habité.
Dans le clan des Barbares, les chefs chargent Enarya, une jeune sorcière, de gagner la confiance de ces chiens de Némésiens pour trouver celui qui a absorbé le pouvoir.
Au Fort de la Pointe, Araes devenu sergent, doit tenir coûte que coûte un pont avec une dizaine de “volontaires”. L’ennemi est déjà en approche lorsque le petit groupe arrive sur les lieux. Le combat s’engage. Araes se déchaîne. Soudain, il est face à un géant qui manie une énorme masse. Il le tue, s’empare de son arme et… casse le pont de pierre d’un seul coup, barrant définitivement la route aux envahisseurs.
À Debrana, dans la province d’Enoch, c’est l’affolement sur les quais du port. Tout le monde veut fuir l’arrivée des Barbares. Drana, l’épouse enceinte de Navel, arrive pour le rejoindre. Elle est prête à tout, même aller jusqu’au Fort de la Pointe.
L’armée de Némès affronte les hordes, mais une belle tactique, même bien ordonnée ne suffit pas.
Enarya arrive au fort. Prise à partie par un sergent, elle use de ses pouvoirs. Face à ceux qui veulent la tuer, Araes prend sa défense. Elle est dans la place et elle connaît celui qui a absorbé le pouvoir…
L’intrigue se densifie avec l’introduction de nouveaux personnages comme la sorcière qui se trouve contrainte de réussir une mission à hauts risques. Pour offrir une respiration dans les intrigues où les combats sont nombreux et sanglants, le scénariste, qui pratique par ailleurs beaucoup l’humour, en distille de nombreuses touches.
Pour apprécier celui-ci, on peut se plonger dans la lecture de deux de ses romans parus aux Éditions du Masque : N’oublie pas mon petit soulier et Quand tu descendras du ciel.
Le graphisme est le résultat du travail conjoint de Stéphane Créty pour le dessin et d’Alessia Nocera pour la mise en couleurs. Les traits énergiques du dessinateur structurent une belle galerie de personnages et donnent aux nombreuses scènes de combat, de guerre, une puissance visuelle attractive. Il ordonnance des vues d’ensemble et des décors mis en valeur avec brio.
Cette mise en valeur est renforcée par les teintes retenues. Alessia Nocera, avec une belle gamme chromatique, restitue les ambiances intérieures, l’atmosphère des extérieurs et la vigueur des combats.
Un second tome qui conforte tout l’intérêt trouvé à la lecture du premier volume et qui fait attendre, avec un brin d’impatience, la suite et fin.
serge perraud
Gabriel Katz (scénario), Stéphane Créty (dessins) & Alessia Nocera (couleurs), La pierre du chaos – t.02 : Le temps des barbares, Bamboo, label “Drakoo”, janvier 2021, 48 p. – 14,50 €.