Ce troisième tome qui clôt un premier cycle apporte les réponses tant souhaitées depuis que Mony a quitté le couvent à ses dix-huit ans et qu’elle a pris possession de son étrange héritage. Et les scénaristes ne sont pas avares de révélations ni de coups de théâtre, n’hésitant pas à faire ce qui est peu commun dans des récits d’aventures.
Didier et Lyse Tarquin multiplient les rebondissements proposant dans chaque planche une action tonique, des explosions, des tirs, des attaques, une manifestation brutale de la maladie de Kash, des découvertes inédites, des situations qui interpellent. C’est l’aventure à l’état pur. Les dialogues sont enlevés, les réparties fusent, souvent très drôles et décalées.
Le général MacMonroe, très dévêtu sur un lit, fait face à Mony, une charmante religieuse, pour l’heure, bien peu vêtue. Sa pose mérite, dit-il, de figurer sur la carlingue de son Dolores. Arrive dans la chambre la Mère supérieure des Nouveaux Pionniers qui ne s’offusque pas de la situation mais exige qu’il lui rapporte le Cristal rouge et le Glaive de Tassili. De colère face au refus du général, elle fait dévorer la jeune femme par ses papillons et émascule MacMonroe pour être sûre qu’il exécute sa mission… sans se laisser distraire !
Retour au présent dans le Dolores où, depuis qu’ils sont quitté Fort Messaoud de façon brutale voilà trois semaines, Kash tente de rétablir les commandes d’un vaisseau qui fonce vers une destination connue de lui seul. Alors que la trajectoire passe par le désert de Karmanga, de sinistre réputation, ils sont attaqués par des hordes de Rasseths.
Au terme d’une bataille homérique, ce qui reste du Dolores arrive au bout du monde connu, un amas d’astéroïdes et d’épaves dénommé Terminus Dernière chance où se concentrent, dans la misère la plus noire, tous les crève-la-faim. Cependant, le vaisseau continue sa course, entre dans une lune morte, dans un gigantesque labyrinthe…
Le dessin et la mise en couleurs réalisés par le couple offre des décors somptueux, des planches en pleine page avec des vues sur les étoiles, sur les planètes et autres lunes, sur de végétations luxuriantes… La galerie des protagonistes, outre des humains fort bien campés, montre une série de robots de belle facture même si nombre d’entre eux finissent en épave, des monstruosités bien réussies.
Les dessins, très réalistes, font merveille pour donner la toute-puissance des péripéties.
Si, initialement, U.C.C. Dolores ne devait être qu’une trilogie, on ne peut que se réjouir de découvrir que l’aventure continue, que cette trilogie se mue en un premier cycle, assurant une suite qui promet d’être particulièrement mouvementée.
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serge perraud
Didier & Lyse Tarquin (scénario, dessin et couleur), U.C.C. Dolores — t.03 : Cristal rouge, Glénat, coll. 24x32, 64 p. – 14,95 €.