La réédition d’une série épique et gothique
Requiem est paru, initialement, sous le titre Requiem, Chevalier vampire entre mai 2001 et novembre 2012 en onze tomes, chez Nickel Productions. Cette société d’éditions, créée en 1999 par Jacques Collin, Olivier Ledroit et Pat Mills, était plus orientée vers la publication d’albums de Dark fantasy.
Les éditions Glénat ont entrepris de faire reparaître cette série devenue mythique pour les amateurs de fantastique gothique, de récits vampiriques et de revenants.
L’action débute quand, en 1944, Heinrich, un jeune soldat allemand, est mortellement blessé sur le front russe. Il se retrouve dans Résurrection, un monde-miroir de la Terre où les valeurs et les données physiques sont inversées. C’est, par exemple, le cas de l’emplacement des terres et des mers: le temps recule, la valeur d’un individu dépend du mal commis dans sa précédente existence… C’est un monde où les chevaliers vampires règnent en maîtres absolus.
Or Heinrich, lorsqu’il a combattait sous les ordres du Führer, à commis les pires exactions. Il est donc nommé Chevalier-vampire, adoubé sous le nom de Requiem.
Un tel monde ne peut vivre en paix. Un conflit cosmique perdure entre des entités diverses et étranges, des races en guerre comme les vampires, les goules, les lémures, les loups garous…
Mais, Heinrich est hanté par le souvenir de Rebecca, son seul et unique amour, bien qu’elle soit juive. Il veut la retrouver, savoir si elle se trouve ici, quelle que soit sa réincarnation. Il va parcourir ce monde à sa recherche…
Dans le tome 8, Requiem profite de la panique créée par l’attaque d’un couvent pour tenter de délivrer Rebecca retenue dans le donjon d’Otto, un ancien ami du héros. Or, celui-ci ne l’entend pas de cette oreille et un combat sans merci s’engage entre les deux chevaliers vampires.
Rebecca profite de la situation pour s’emparer d’une arme et se lancer au secours de son amant…
Dans ce récit de Dark fantasy, Pat Mills réunit le gotha du genre, mettant en scène autant de personnages authentiques que d’individus de fictions tels que Néron, Dracula, Torquemada, Baron Samedi… Le héros, malgré un lourd passé, devient attachant au fil des albums avec sa recherche de la femme aimée. Cependant, la survie dans le maelstrom de complots, combats, trahisons reste difficile.
Il faut nouer des alliances et savoir jusqu’où, jusqu’à quand, celles-ci peuvent être fiables. L’action prime et les personnages sont sans cesse entraînés dans des conspirations, des guerres.
Le dessin, en couleurs directes, est signé par Olivier Ledroit qui révèle, dans ces albums, une nouvelle facette de son talent. Il fait fi des cadrages traditionnels, privilégiant des pleines pages, des scènes très larges où quelques vignettes pointent des points importants de l’intrigue. C’est foisonnant, riche en détails tout en conservant une belle lisibilité.
Les albums sont publiés selon un rythme bimestriel avant l’irruption de la pandémie. Chaque volume est enrichi d’un cahier de huit pages avec esquisses, recherches et données complémentaires.
Requiem est une série très visuelle où l’intrigue explore nombre des thèmes du fantastique avec un graphisme époustouflant, rappelant la richesse du gothique flamboyant.
découvrir un extrait
serge perraud
Pat Mills (scénario) & Olivier Ledroit (dessin et couleurs), Requiem – t.08 : La reine des âmes mortes, Glénat, coll. “24x32”, janvier 2021, 56 p. – 14,95 €.