Philippe Druillet, Mirages et folies augmentées

La redé­cou­verte d’une par­tie de l’œuvre d’un géant

Mirages est une com­pi­la­tion qui a été régu­liè­re­ment réédi­tée. La pré­sente ver­sion, la qua­trième après celles de 1976, 1980, 1985, est la plus com­plète. Elle a été entiè­re­ment revue et enri­chie de com­men­taires de l’auteur lui-même, de rare­tés et d’inédits.

Faut-il encore faire paraître et pré­sen­ter les tra­vaux de Phi­lippe Druillet, ce créa­teur qui dans les années 1960/70 a révo­lu­tionné (le terme est appro­prié) la bande des­si­née d’anticipation ?
Sans doute, car parmi les nou­velles géné­ra­tions, Les Fœtus, selon l’expression employée par Muriel Robin dans son spec­tacle et qui désigne ceux qui n’étaient pas nés à l’époque où elle place l’action de ses sketches, nombre ignorent l’importance de son apport à la BD d’aujourd’hui, voire son œuvre.

Ce volume, de 368 pages, se par­tage en six par­ties après une intro­duc­tion sur l’évolution de la repré­sen­ta­tion de ville par l’auteur. Puis, c’est la genèse de Lone Sloane, le pre­mier album du créa­teur, publié en 1966 chez Éric Los­feld avec une intro­duc­tion de Maxim Jaku­bowski, un proche de Phi­lippe.
Cette par­tie se com­plète par des illus­tra­tions com­plé­men­taires, par Saint Nau­frage des extases, sur un scé­na­rio de Michel Demuth où le per­son­nage prin­ci­pal emprunte les traits d’un Dali pria­pique, par Nova une courte his­toire publiée dans Pilote.

Les uni­vers de Love­craft ont eu une influence sur Phi­lippe Druillet qui ne manque pas de lui rendre hom­mage à tra­vers des illus­tra­tions, quelques planches. Une troi­sième par­tie réunie vingt-deux his­toires publiées dans divers sup­ports entre 1970 et 1981, des des­sins plus spon­ta­nés, faits rapi­de­ment pour déchar­ger la ten­sion engen­drée par la réa­li­sa­tion de ses albums.
Et Phi­lippe Druillet n’est que le scé­na­riste pour deux albums. Firaz et la ville fleur, des­siné par Picottto, publié en 1980 chez Dar­gaud et Le Mage Acry­lic, des­siné en noir et blanc par Serge Bihan­nic, paru aux Huma­noïdes asso­ciés en 1982.

Dans la der­nière par­tie, se retrouvent Les aven­tures d’Yrris des­si­nées par Alexis, La Reine noire sur un scé­na­rio de Got­lib et 4 pages d’énergie pure que Got­lib et lui ont scé­na­ri­sées et des­si­nées. C’est un pur bon­heur de retrou­ver dans ce copieux album, les bases de l’œuvre de cet incon­tour­nable créa­teur, les nom­breux à-côtés quelque peu oubliés.
C’est un volume de référence.

décou­vrir un extrait

serge per­raud

Phi­lippe Druillet, Mirages et folies aug­men­tées, Glé­nat, coll. “Hors col­lec­tion”, décembre 2020, 368 p. – 35,00 €.

Leave a Comment

Filed under Bande dessinée, Beaux livres

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>