Christophe Arleston & Stefano Martino, Les Forêts d’Opale – t.11 : “La Fable oubliée”

Un second cycle prometteur…

Opale est un monde de forêts sur lequel, il y a fort long­temps, les Titans ont intro­duit la magie avec des pierres de lumière. Ils ont dis­paru et un clergé, avide de pou­voir, usa de cette magie à son seul pro­fit jusqu’à ouvrir les portes des enfers et lais­ser les démons enva­hir Opale. C’est Darko, avec l’aide du der­nier Titan, qui mit fin à cette inva­sion et au règne des prêtres. La quasi-totalité des pierres s’est éva­nouie, absor­bée par le Titan.

À Lumeth, au bord de la mer Shal­kide, les der­niers héri­tiers des Prêtres de la lumière sont ins­tal­lés luxueu­se­ment. Sous l’appellation des Rédemp­teurs Radieux, ils consomment par­ci­mo­nieu­se­ment les der­niers frag­ments des pierres de magie qui n’ont pas été empor­tées, il y trois siècles, avec le der­nier Titan.
Le Radieux Dhun­kral est informé que le bra­ce­let de Cohars a été activé. En com­pa­gnie de Rodombre, le maître archéo­logue et d’Altaï son assis­tante, Luk­sand, l’héritier du héros mythique Darko, vient de le faire pour rap­pe­ler Ghörg, le démon, sur Opale. Dhun­kral pense alors que ce bra­ce­let aux pou­voirs pro­di­gieux est à por­tée de main. Il lance un sort de dis­per­sion à l’encontre du groupe, mais grâce à l’intervention de Ghörg, ils se retrouvent ensemble mais avec des corps dif­fé­rents de ceux aux­quels ils étaient habi­tués dès leur nais­sance.
Rodombre com­prend qu’ils ont été atta­qués par un de ceux qui rêvent de faire renaître le clergé de lumière. Il faut ren­trer chez lui où il pos­sède de quoi remettre les choses dans l’ordre. Mais ils sont très loin et leur retour s’annonce dif­fi­cile et périlleux…

Avec Chris­tophe Arles­ton au scé­na­rio, le lec­teur est cer­tain de trou­ver une his­toire où se côtoient une forte dose d’actions et une aussi forte dose d’humour. Et le pré­sent cycle ini­tié avec l’album pré­cé­dent ne déroge pas à la règle. Certes, on retrouve dans les séries qui naissent de l’imagination fer­tile du scé­na­riste des constantes. Dans un uni­vers de magie se débat un héros qui semble tou­jours dépassé par les évé­ne­ments mais qui finit par les maî­tri­ser, une héroïne solide au carac­tère trempé, des com­plices ou des enne­mis hauts en cou­leur et un bes­tiaire fabu­leux.
Mais sa magie du verbe, son art d’enchaîner les actions avec cohé­rence font mer­veille. Avec des dia­logues facé­tieux, des réci­ta­tifs shooté à l’humour, l’ensemble est attrac­tif. Si la plu­part du temps son humour est bon enfant, il fait montre d’un humour macabre, dans le pré­sent album, avec des dia­logues de reli­gieux.
Si les noms de per­son­nages, de lieux peuvent sem­bler obs­curs, beau­coup livrent leurs secrets en ne s’attachant qu’à la pho­né­tique, comme : À Lumeth.

C’est Cédric Fer­nan­dez qui a repris le des­sin après les neuf pre­miers tomes réa­li­sés par Phi­lippe Pel­let. Est-ce pour mettre à l’aise le des­si­na­teur qu’Arleston modi­fie le phy­sique de son trio de héros ? Quoi qu’il en soit, le gra­phisme est tou­jours aussi réa­liste, riche en détails, pré­cis et expli­cite. Si le scé­na­riste invente des bes­tioles peu com­munes, ses idées sont bien relayées par le des­sin et la mise en cou­leurs de Vincent & Duclos.
Un album où sont réunis action et humour et qui se lit tou­jours avec plaisir.

serge per­raud

Chris­tophe Arles­ton (scé­na­rio), Ste­fano Mar­tino (des­sin), Vincent & Duclos (cou­leurs), Les Forêts d’Opale – t.11 : La Fable oubliée, Soleil, coll. “Fan­tas­tique”, jan­vier 2020, 48 p. – 14,50 €.

Leave a Comment

Filed under Bande dessinée

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>