Pierre Pevel & Étienne Willem, Les Artilleuses – t.01 : “Le Vol de la Sigillaire”

Un trio par­ti­cu­liè­re­ment séduisant

Pierre Pevel a créé un uni­vers de fan­tasy uchro­nique, dans un cycle dénommé Les Enchan­te­ments d’Ambremer avec deux romans parus en 2003 et 2004 aux édi­tions Le Pré aux Clercs.
Ce cycle, lors de sa réédi­tion chez Bra­ge­lonne, s’est enri­chi d’un troi­sième tome et a été renommé Le Paris des Mer­veilles.
Les hommes ont décou­vert des pas­sages qui conduisent à l’Outremonde. Depuis un siècle, les peuples du mer­veilleux comme les Fées, les Ogres, les Elfes… coha­bitent, avec plus ou moins de bon­heur, avec les humains.
C’est dans cet uni­vers que se déroule l’action de la pré­sente tri­lo­gie qui com­mence avec Le Vol de la Sigil­laire.

Le récit débute quand trois femmes entrent, à l’heure de la fer­me­ture, dans une agence de la BPB : Banque de Paris et de Bro­cé­liande. Il s’agit de Lady Reming­ton, de Miss Win­ches­ter et de Mam’zelle Gat­ling. Elles font sau­ter la porte de la chambre forte pour­tant répu­tée indes­truc­tible et s’emparent du contenu du coffre 24B, raflant cepen­dant, au pas­sage, des piles de billets.
Elles fuient en fai­sant explo­ser le mur opposé à l’entrée où sont mas­sées les forces de police aler­tées. Elles retrouvent Hugo Barillet, un ingé­nieur émé­rite, qui a fourni l’explosif et les héberge pour la nuit. Elles ont com­mis ce vol pour le compte du faune Chris­to­fa­ros, un tra­fi­quant d’art et d’artefacts magiques.
Ce bra­quage déclenche une série de réac­tions et le trio, dénommé Les Artilleuses, doit réagir avec viva­cité et force…

Pierre Pevel anime, dans son Paris des Mer­veilles un trio d’héroïnes atta­chantes, aux actions cap­ti­vantes. Bien connues des ser­vices de police, elles sont décrites ainsi par celui qui doit les tra­quer : “… des jeunes femmes pleines de res­sources… avec une concep­tion élas­tique de la pro­priété pri­vée.” Lady Reming­ton est Anglaise, Miss Win­ches­ter est Amé­ri­caine et Mam’zelle Gat­ling est Pari­sienne. L’une d’entre elles et magi­cienne, une autre appar­tient au peuple des fées.
Elles rentrent d’Amérique et ont besoin de ren­flouer leur caisse après leur aven­ture outre-Atlantique. Elles acceptent donc de voler cette Sigil­laire pour une coquette somme. C’est une pierre aux effets qui res­tent à décou­vrir car, si tout le monde court après, le scé­na­riste s’est bien gardé d’en révé­ler l’usage.

L’action est sou­te­nue, avec de nom­breux com­bats, des mitraillages intenses, des pour­suites éche­ve­lées pour ten­ter de mener à bien leur mis­sion. De nom­breuses touches d’humour donnent une res­pi­ra­tion à ce récit. Celui-ci se déroule en 1911 et, mal­gré le côté fan­tasy, l’animosité entre la France et l’Allemagne est très vive.
Le des­sin est tonique, humo­ris­tique, avec de belles scènes de com­bats et une repré­sen­ta­tion cra­quante de ces héroïnes.
Étienne Willem assure des cadrages attrac­tifs, des vues plon­geantes du plus bel effet même si la mise en page reste clas­sique contrai­re­ment à ce que laisse sup­po­ser l’illustration de cou­ver­ture. Les cou­leurs vives sont l’œuvre de Tanja Wenish qui ins­talle avec celles-ci un cer­tain relief.

Ce Vol de la Sigil­laire est une belle décou­verte qui donne une forte envie de connaître la suite que l’on subo­dore plus que mouvementée.

serge per­raud

Pierre Pevel (scé­na­rio) & Étienne Willem (des­sin), Tanja Wenish (cou­leur), Les Artilleuses – t.01 : Le Vol de la Sigil­laire, Dra­koo, mars 2020, 48 p. – 14,50 €.

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