La nouvelle enquête d’un duo tonique
Avec cette série, le scénariste joue avec le paranormal, explorant de façon fort humoristique différentes facettes de celui-ci tout en incluant des faits, événements historiques fort enrichissants. Pour cette septième histoire, il réunit l’Égypte ancienne et le commerce qui a contribué à la fortune de Bordeaux et de sa région. Certes, le vignoble et la vente des grands crus y ont participé mais ce n’est pas la seule raison et elle est moins brillante.
Le couple d’enquêteurs doit se plonger dans le passé pour comprendre les phénomènes et surtout les raisons qui amènent à cette situation dangereuse. Parallèlement, ils sont la visée de tentatives d’assassinats déguisés en accidents.
À Bordeaux, une employée de maison, en butte aux attaques d’esprits, claque la porte au grand dam d’Hélène Ronach de Latour, qui perd une nouvelle fois son personnel. Pendant ce temps, Flora Vernet et Hugo sont à la poursuite d’une étrange créature sur la tour qui se construit, sur le Champ de Mars, pour l’Exposition Universelle de 1890.
Après une course et un combat périlleux, Flora la fait tomber dans les bras de policiers. C’est un déguisement de grand singe qui cache un ancien fournisseur de Gustave Eiffel. Il voulait se venger d’avoir été écarté de la réalisation des ascenseurs.
Rentrés dans ce qui fait office de bureau de l’agence, ils reçoivent la visite de la tante de Flora qui a fait le déplacement depuis Bordeaux pour exiger l’aide de sa nièce. Le logis qu’elle occupe, demeure historique de la famille qui a fait fortune dans le vin, a toujours été le siège de manifestations d’ectoplasmes. Ceux-ci sont devenus brusquement agressifs et dangereux. Il faut régler le problème car Hélène ne peut imaginer une vie sans gens de maison.
Sur place, dans la demeure, alors que Flora et Hugo se préparent pour la nuit, les lampes à gaz s’éteignent. Sortant dans le couloir ils voient une momie sortir du sarcophage exposé dans l’escalier monumental et descendre vers…
Beaucoup d’humour ici, tant dans les situations que dans les échanges et réflexions. La galerie des personnages s’articule autour des deux héros, bien sûr, mais aussi autour de cette tante acariâtre et d’une réapparition inattendue pour Flora. Le récit vif, aux nombreuses péripéties, amène à une conclusion pleine de surprises.
Le scénariste sème son récit de réflexions sur des faits de société, moquant au passage nombre des travers de celle-ci. Il livre un facétieux couplet sur les folies du capitalisme vues par un patron.
Emmanuel Despujol a repris le dessin de la série depuis le cinquième tome. S’il devait rester dans le cadre défini dans les premiers tomes, il prend peu à peu ses marques et donne un graphisme tonique, fort abouti. Il soigne les personnages et leurs expressions, propose des décors travaillés.
Un bel album qui complète fort heureusement une série attrayante.
serge perraud
Thierry Gloris (scénario), Emmanuel Despujol (sessin) & Cyril Saint-Blancat (couleurs), Aspic, détectives de l’étrange — T.07 : Le Mystère de la momie blette, Soleil, coll. “Quadrants”, juin 2019, 48 p. – 14,50 €.