L’histoire est une science qui, tombée entre les mains des politiques, devient une arme terrifiante. Vichy appartient à cette catégorie. Il y est rejoint par la guerre d’Algérie. Jamais apaisée, cette mémoire et ses crispations reviennent à intervalles réguliers enflammer les débats entre Français, mais aussi entre la France et l’Algérie. Le président Macron semble s’en faire une spécialité afin de culpabiliser le peuple français.
On lira donc, en urgence et avec soin, le livre de Jean Sévillia qui lève le voile sur les vérités cachées de la guerre d’Algérie. Remontant jusqu’aux sources des événements – à savoir la conquête et la création par la France de ce pays – l’auteur, jamais embarrassé par l’historiquement correct qu’il ne cesse de pourfendre, s’appuie sur les meilleures sources afin de décrypter le faux du vrai.
Et les mensonges tombent. Tout d’abord, la colonisation fut en France l’enfant de la gauche républicaine, universaliste et centralisatrice, rêvant d’exporter les Lumières aux « peuples barbares ». Aveuglés par leurs idéaux, les républicains firent de cette terre un morceau de France en dépit du simple bon sens.
Seul le projet de royaume arabe de Napoléon III aurait pu respecter l’identité des autochtones maintenus dans un statut d’infériorité par la gauche qui ne croyait pas que l’islam fût soluble dans la république…
Ensuite, la France n’a aucunement pillé l’Algérie. Elle l’a au contraire développée, elle y a investi, l’a couverte d’institutions et d’infrastructures, fertilisée, aménagée. L’Algérie lui a en fin de compte plus coûté que rapporté. Enfin, le livre fait le point sur les événements les plus polémiques. Chiffres à l’appui, Jean Sévillia scrute à la loupe les drames du 17 octobre 1961, du massacre de la rue d’Isly et des tueries d’Oran. Il faut être soit inculte soit malhonnête, soit les deux pour affirmer l’existence d’un génocide français en Algérie.
Jamais l’armée française n’a commis sur ces terres d’Afrique ce que les révolutionnaires firent subir aux Vendéens en 1794. Bien au contraire, le lecteur pourra se faire une idée de ce qui n’est enseigné nulle part : la sauvagerie du FLN en 1962 et son entreprise d’épuration ethnique.
On comprend dès lors la puissance de l’entreprise de mystification à l’œuvre des deux côtés de la Méditerranée et ses objectifs politiques : rabaisser la France.
frederic le moal
Jean Sévillia, Les vérités cachées de la guerre d’Algérie, Fayard, octobre 2018, 413 p. — 23,00 €.