N. H. Zimmermann a nombre de romans et de séries à son actif. Elle écrit pour un jeune public à qui elle propose des histoires horrifiques, des suites d’aventures et une nouvelle série, à caractère policier, avec une jeune princesse pour héroïne.
Angelica est la petite fille du roi de Lyra. Elle vit au domaine de Clairval, un vaste manoir dans un parc immense avec Charlotte, sa gouvernante, Atticus, son majordome, Buffon, un chat qui ne parle qu’en cas d’absolue nécessité, et Naali, une renarde arctique capable de se téléporter. Lisobel son amie réside dans un domaine proche. Une nuit, Angelica est réveillée par un bruit suspect. En arrivant au salon, elle voit des meubles renversés, déplacés. Atticus survient également, mais ils ne remarquent rien qui explique la cause du désordre. Ils pensent à Naali qu’Angelina a vu se téléporter. En se couchant, elle remarque une épaisse poussière noire sous ses pieds.
Le lendemain, en lisant le journal pendant son petit-déjeuner, elle apprend qu’une série de vols a eu lieu au cours des trois dernières semaines. Elle reçoit une invitation de Lisobel pour venir prendre le thé. Or, après son précepteur, elle doit suivre une leçon de musique. Avec la complicité, achetée très chère, de Buffon, elle retrouve son amie. Celle-ci lui présente Eloïse qui loge chez elle depuis quelques jours et qui s’est fait dérober son coffret à bijoux, dans sa chambre, pendant la nuit. Angélica ne résiste pas et malgré les sanctions que ne manqueront pas de tomber, elle part sur le piste du ou des voleurs…
La romancière joue sur le décalage entre un statut de princesse qui amène le respect d’une certaine étiquette et le goût pour l’enquête d’une jeune fille attirée par le mystère avec tout ce que cela comporte comme attitudes et… risques. Elle constitue, autour de son héroïne, un cercle de personnages qui autorise nombre de situations à la fois fâcheuses et humoristiques. La vedette est donnée à Atticus, un maniaque de l’ordre et de la propreté, qui sévit en faisant servir des menus peu ragoutants aux yeux de la princesse.
Le récit est enlevé, rythmé, mené avec adresse dans un cadre de magie, de fantasy. Les animaux familiers sont dotés de capacités inédites pour leur race et des bêtes de légende se retrouvent au cœur du récit. Les illustrations attrayantes de Noémie Chevalier ne manquent pas. L’intérieur des couvertures offre une galerie des portraits des principaux protagonistes. Si chaque page est bordée de croquis en noir et blanc, des illustrations pleine page agrémentent le récit.
On peut, cependant, remarquer une petite anomalie dans le texte. Quand, à la page 50 il fait beau et la terre est sèche, quelques minutes plus tard, à la page 56, il est difficile d’admettre que la jeune fille laisse des traces boueuses sur le sol de marbre blanc. Cela dit, cela n’enlève rien à la qualité de l’intrigue, à la savoureuse façon de conduire des enquêtes. Un public, tous âges confondus, trouve un grand plaisir à suivre cette très sympathique héroïne.
serge perraud
N. M. Zimmermann, Angelica Varinen — Enquête n°1 : Le voleur de bijoux, Flammarion jeunesse, coll. “Père Castor”, janvier 2018, 210 p. – 12 €.