Robert Bryndza, La Fille sous la glace

La Belle à l’étang dormant 

L’hiver réserve une sur­prise des plus sor­dides à la police lon­do­nienne, quand le corps d’une jeune fille est retrouvé dans un parc de ban­lieue. Une mort d’autant plus étrange que le corps est pris dans la glace. Les traits de la belle Andrea, jet-setteuse bien connue, sont figés pour l’éternité, sans révé­ler quoique ce soit comme indices. L’enquête est confiée à l’inspectrice Erika Fos­ter, fraî­che­ment mutée à Londres, après avoir perdu son époux lors d’une mis­sion dif­fi­cile. Erika se heurte rapi­de­ment au pro­to­cole, car Andrea était la fille de Lord Douglas-Brown, un riche homme d’affaires très en vue du gou­ver­ne­ment.
Et son franc-parler, ses rela­tions com­pli­quées avec ses co-équipiers sont loin de rendre ser­vie à Andrea, qui ne tarde pas à faire face à de nom­breuses hos­ti­li­tés. Seuls son grand pro­fes­sion­na­lisme et son flair incroyables vont la mettre sur une piste que tout le monde vou­drait écar­ter, piste qui va fen­diller l’image par­faite d’Andrea à jamais figée par la glace. La vie d’Erika Fos­ter va être elle aussi expo­sée. Un tueur rôde, bien décidé à ne pas se faire cap­tu­rer, et à recom­men­cer dès qu’il en aura l’occasion !

La fille sous la glace est le pre­mier roman poli­cier de Robert Bryndza publié par la mai­son d’édition Bel­fond. Une mai­son qui a fait le choix depuis plu­sieurs années de faire décou­vrir au public fran­çais de nou­velles plumes issues de divers hori­zons et en par­ti­cu­lier des îles bri­tan­niques. Et on peut dire qu’en choi­sis­sant Robert Bryndza, le flair des édi­teurs est aussi bon que celui de l’inspectrice qu’ils met­ten en scène.
L’auteur, qui fut acteur quelque temps, a d’abord signé quelques comé­dies roman­tiques mais a délaissé ce genre pour rejoindre celui du polar, et il a très bien fait. Suc­cès immé­diat outre-Manche, les enquêtes du détec­tive en chef Fos­ter sont main­te­nant tra­duites en vingt-sept langues. Quelles sont donc les rai­sons de ce succès ?

Son héroïne aty­pique au carac­tère bien trempé est sûre­ment la prin­ci­pale expli­ca­tion de cette recon­nais­sance rapide. Erika Fos­ter ne se laisse jamais inti­mi­der, elle est déter­mi­née, intègre, et son vécu dif­fi­cile en fait quelqu’un d’attachant. De plus, elle ne se laisse pas impres­sion­née par l’establishment bri­tan­nique, ne tient pas compte des conven­tions sociales pour mettre à jour la vérité. Peu lui importe l’origine sociale de la prin­ci­pale vic­time, elle est autant prête à aider des pros­ti­tuées en dan­ger qu’à rendre jus­tice à la fille d’un Lord.
Les codes sociaux tra­di­tion­nels sont donc mis à mal dans ce roman où myso­gi­nie, et homo­pho­bie sont poin­tés du doigt sans tom­ber dans le mili­tan­tisme.
L’écriture est de qua­lité, l’histoire se déroule à un rythme incroyable. Aucun temps mort, et un grand sens du sus­pense main­tiennent l’attention du lec­teur jusque dans les toutes der­nières pages. Tout cela donne déjà très envie de voir la suite des aven­tures d’Erika Fos­ter publiée rapi­de­ment. Sou­hai­tons la bien­ve­nue à Mon­sieur Bryndza dans la cour des grands auteurs à suspense !

franck bous­sard

Robert Bryndza, La Fille sous la glace, Bel­fond Noir,   25 jan­vier 2018, 448 p.- 19,90 €.

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Filed under Pôle noir / Thriller

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