Attention, quand elle sonnera…
L’action du prologue se déroule le 18 avril 1906 en Californie du nord. Une expérience scientifique tourne très mal entraînant, dans l’effondrement de la caverne, la mort des participants et… un séisme sans précédent à San Francisco.
De nos jours, Sebastien Panos, un ingénieur cypriote regrette la décision prise devant le gros contrat qu’on lui a offert contre trois ans de sa vie dans le secret le plus absolu. Un mystérieux interlocuteur lui donne l’occasion d’échapper à cet enfer.
Kurt Austin a été invité à la Conférence sur les ressources minières sous-marines à Sydney. Il s’ennuie et échappe à ses hôtes. En sortant de la salle de l’Opéra par une porte dérobée, il fait sursauter une jeune femme, Hayley, assise sur une marche et tentant de recoller son talon de chaussure. C’est alors qu’il remarque, dans le port, un hors-bord poursuivi par un hélicoptère d’où un passager mitraille. La course folle se termine par l’explosion du canot sur le quai. Se précipitant sur les lieux, Kurt recueille les dernières paroles d’un des deux hommes, pendant que l’hélicoptère continue de mitrailler. “Tartare”, croit-il comprendre. Les services secrets, menés par Bradshaw, le convoque. Devant l’offre de celui-ci, Kurt accepte de collaborer et livre ses premières conclusions. Il a remarqué que l’homme présentait tous les symptômes d’une maladie de décompression. Mais ses vêtements, sa peau étaient imprégnés d’une poussière d’un sol désertique au cœur du continent australien, où l’eau est pratiquement absente. Kurt ne s’avoue pas vaincu et ses recherches l’amènent à une ancienne carrière à ciel ouvert comblée par l’eau. Il fait appel à Joe Zavala pour le matériel d’exploration sous-marine. Sur place, ils trouvent un groupe d’hommes assassinés et Bradshaw gravement blessé. Il apprend que Hayley a plongé dans le lac artificiel…
L’action de ce nouvel épisode de la série Numa se déroule en milieu aquatique et maritime même si celui-ci sert essentiellement de décor. Le cœur de l’intrigue s’appuie sur une découverte scientifique et sur la volonté de vengeance d’un scientifique. Cette volonté vise à obtenir la quasi destruction de l’Australie avant les autres.
Les auteurs mettent en scène une avancée scientifique relative à l’énergie du point zéro. “D’après cette théorie le mode entier bénéficierait d’une source d’énergie inépuisable dont l’utilisation et la distribution ne coûteraient pratiquement rien.” Cette hypothèse a été approchée par de nombreux scientifiques qui ont travaillé sur la mécanique quantique. Cette théorie a été avancée, pour la première fois, par Max Planck, un physicien allemand qui a introduit la notion de quantum dès l’année 1900.
Cependant, que l’humanité dispose d’une source d’énergie potentiellement inépuisable et peu coûteuse remet en cause toutes les structures actuelles qui fournissent de l’énergie, qu’elle soit fossile ou autre. Et ceux qui sont assis sur les tas d’or que leur rapporte la vente ne sont pas spécialement prêts à abandonner leur trésor et leurs futures fortunes. Ils se défendent et ils ont les moyens de le faire… Hélas !
Mais, face à eux, et à ceux qui se trompent de cible de vengeance, se dresse un Chevalier Blanc, soucieux du droit, de la justice et bonheur des hommes… On se prête à rêver que de tels individus puissent sortir de la fiction…
Graham Brown propose ici son troisième roman dans la série Numa, série qu’il poursuit depuis 2011. Paru en 2013 aux USA, ce livre est suivi de trois autres et d’un quatrième annoncé pour 2018. Comme les précédents, L’Heure H est un superbe concentré d’actions et d’informations, alliant rebondissements, péripéties et renseignements sur des sujets divers et variés. Le propos est vif et alerte, le scénario est inventif selon les codes du roman d’aventures avec une galerie de personnages aux profils parfaitement adaptés au contenu et à l’esprit de l’intrigue.
C’est une histoire passionnante et palpitante qui se découvre avec un grand plaisir.
serge perraud
Clive Cussler & Graham Brown, L’Heure H (Zero Hour), traduit de l’anglais (États-Unis) par Jean Rosenthal, Grasset, coll. “Thrillers”, novembre 2017, 352 p. – 21,50 €.