Androïdes, t.1 “Résurrection” & t.2 “Heureux qui comme Ulysse”

“Ils sont l’avenir de l’humanité”

L’androïde, ce robot à l’allure humaine, ce per­son­nage qui doit être fidèle à ses concep­teurs, est un élé­ment cen­tral de la Science-fiction. Bien qu’aujourd’hui, la fic­tion soit deve­nue de plus en plus ténue quand on évoque les pro­jets et pro­to­types qui voient le jour. L’androïde est donc le per­son­nage cen­tral de la nou­velle série-concept pro­po­sée par les Édi­tions Soleil. Pré­vue en quatre albums, elle se com­pose de quatre his­toires com­plètes ima­gi­nées et mises en images par quatre couples de créa­teurs différents.

Jean-Luc Istin au cla­vier et Jésus Her­vas au crayon pro­posent Résur­rec­tion pour ouvrir la série. En 2545, Tesla, la Banque spa­tiale de don­nées ter­restres explose sous un déluge de météo­rites avec quatre androïdes à bord. Nombre de débris tombent sur New York. L’humanité béné­fi­cie de la jeu­nesse éter­nelle grâce à la pilule bleue inven­tée, pro­duite et dis­tri­buée par la société Micro­corp. Les humains sont deve­nus sté­riles car il n’est plus néces­saire de se repro­duire. Anna Hop­kins, qui res­taure les œuvres d’art est vic­time de malaises. Liv Ander­son enquête sur le meurtre d’un direc­teur de musée. Sur les lieux, elle inter­pelle un homme qui se met à fuir. Elle se lance à sa pour­suite, le perd mais apprend qu’il s’agit d’un écri­vain de série B.

Le tome sui­vant, d’Olivier Peru et Gey­ser, porte le titre d’Heu­reux qui comme Ulysse. Il débute avec une dis­cus­sion entre une Intel­li­gence arti­fi­cielle et un androïde. Ils sont les seuls à être “conscients” dans le navire spa­tial. Celui-ci a quitté la Terre en 2426 avec trois mille six cents per­sonnes pour un voyage d’exploration qui doit durer six cents ans. Comme il y a des enfants à bord, un androïde de com­pa­gnie a été conçu avec une qua­lité de ser­vice et un stock illi­mité d’histoires. Tout se passe bien, il y a même une nais­sance, un gar­çon pré­nommé Ulysse, jusqu’à la catas­trophe quand une pluie d’astéroïdes s’abat sur le vais­seau. Gra­ve­ment endom­magé, il doit faire demi-tour pour un voyage encore plus long. Mal­gré l’hibernation, les humains vieillissent et Ulysse est presque cen­te­naire quand le vais­seau revient sur terre, une pla­nète qui a ter­ri­ble­ment changé…

Ces androïdes doivent, bien sûr, res­pec­ter les trois lois de la robo­tique cou­chée sur le papier par Isaac Asi­mov dans les années 1940. Les deux scé­na­ristes se conforment à cette obli­ga­tion tout en lais­sant une grande lati­tude dans le juge­ment de ces robots quant à la pro­tec­tion qu’ils doivent aux humains. Si le titre géné­ral de la série : “Ils sont l’avenir de l’humanité”, semble eupho­rique, à la réflexion, avec ce que l’on peut consta­ter aujourd’hui, la robo­ti­sa­tion n’apporte pas que du bien-être aux hommes.
Les scé­na­rii sont par­fai­te­ment construits, avec suf­fi­sam­ment de ten­sion et de sus­pense pour cap­ter l’attention. La mise en images très futu­riste est des plus réussie.

Une série concept dont les deux pre­miers tomes sont forts attrayants, offrant un plai­sant moment de lecture.

serge per­raud

Androïdes,  Soleil, coll. “Anti­ci­pa­tion”, Juin et août 2016, 
– Jean-Luc Istin (scé­na­rio), Jésus Her­vas (des­sin), Oli­vier Héban (cou­leurs), Résur­rec­tion, t.1/4, 64 p. – 15,50 €.
– Oli­vier Peru (scé­na­rio), Gey­ser (des­sin), Sébas­tien Lami­rand (cou­leurs), Heu­reux qui comme Ulysse, t.2/4, 56 p. - 14,95 €.

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