Lori Nelson Spielman, Un doux pardon

A qui jeter la pierre ?

Le second roman de Lori Nel­son Spiel­man, pour­rait bien ren­con­trer le suc­cès du pre­mier, Demain est un autre jour, dont les droits d’adaptation ciné­ma­to­gra­phique ont été récem­ment ache­tés par la Fox. L’écriture est sobre, au ser­vice d’une his­toire que l’on pour­rait trou­ver un peu ennuyeuse dans les pre­miers cha­pitres, mais qui prend très rapi­de­ment son envol pour nous livrer un roman d’une belle sensibilité.

Hannah Farr est une ani­ma­trice télé en vogue de la Nou­velle Orléans. Mais elle doit faire face depuis peu à l’ambition plus ou moins dégui­sée d’une jeune col­la­bo­ra­trice, qui rêve en secret de prendre sa place. Han­nah entre­tient aussi depuis quelque temps une rela­tion avec le maire de la ville, qui a du mal à se déci­der à la deman­der en mariage, pré­tex­tant de ne pas vou­loir brus­quer sa fille ado­les­cente, alors qu’il a tout sim­ple­ment peur pour son image d’homme public.
Le jour où Han­nah reçoit deux pierres par la poste, elle se retrouve confron­tée à un dou­lou­reux passé. Les pierres du par­don pro­viennent d’une ancienne cama­rade de lycée qui a lancé cette chaîne à tra­vers tous les Etats-Unis, avec un suc­cès gran­dis­sant. Le but est simple, la pre­mière pierre sert à deman­der par­don à quelqu’un qu’on aurait blessé, et la seconde montre que l’on accorde son par­don à une autre per­sonne. D’abord scep­tique, Han­nah, va cepen­dant se lan­cer dans une quête du par­don, sans savoir à quel point ces deux pierres pour­raient bien bou­le­ver­ser sa vie.

Le thème du par­don, au centre du roman, nous amène tous à réflé­chir sur cette démarche, qui est sou­vent bien dif­fi­cile à effec­tuer pour la majo­rité d’entre nous.  Peut-on tout par­don­ner ? Peut-on sou­la­ger sa conscience aussi faci­le­ment qu’en envoyant des pierres par la poste avec une simple lettre ? Cela peut rele­ver d’une cer­taine naï­veté amé­ri­caine que de croire que tout cela est aussi simple.
Pour­tant, l’auteure nous montre rapi­de­ment que le scep­ti­cisme de l’héroïne face à cette démarche fait écho à celui du lec­teur, et rien ne s’avérera facile pour une per­sonne en plein désar­roi, face aux démons du passé. Se recons­truire prend du temps, et amène aussi à faire le vide autour de soi… des excuses peuvent-elles chan­ger une vie ? Une nou­velle route est pavée de bonnes inten­tions, quitte à réveiller les démons de notre enfer personnel !

Un débat sen­sible sur un fond roman­tique qui plaira à de nom­breuses per­sonnes.. Jeter quelques pierres à l’eau peut sou­vent entraî­ner des rico­chets inat­ten­dus mais il faut bien cela pour espé­rer vivre en toute séré­nité sur une plage de sable fin !

franck bous­sard

Lori Nel­son Spiel­man, Un doux par­don, Pocket, 2016, 448 p.  — 8,00 €.

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