Dans ses romans, l’auteur tire des feux d’artifices d’actions, “ressuscitant” des personnages disparus. Cependant, sous un air de légèreté, sous une farandole d’actions, Dietrich construit une intrigue solide, fortement documentée sur les sujets et événements abordés. Il entremêle, avec un art du récit remarquable, des données historiques, des éléments ésotériques, de l’aventure à l’état pur, des personnages authentiques à l’énorme stature et un humour savamment dosé dans tous ses registres.
Dans ce roman, outre Napoléon dont la route croise sans cesse celle du protagoniste central Ethan, l’auteur fait une large place à Horatio Nelson, autre figure importante de l’histoire, au sacre de Napoléon et à la bataille de Trafalgar où Nelson laissa sa vie. Il assortit son récit d’anecdotes pointues comme la situation dans le salon de Juliette Récamier, le saumon de Talleyrand…
Ethan Cage, après avoir vu son épouse emmenée par une énorme vague dans les Caraïbes, n’a plus qu’une idée : se venger de Napoléon qu’il juge responsable de la mort d’Astiza. Prêt à tout, il s’implique dans un complot ourdi par des émigrés et des Anglais. Il débarque en France accompagné par Catherine Marceau, une authentique comtesse qui le bat froid, peut-être à cause de ses lourdes tentatives de séduction. À l’issue d’une arrivée dangereuse à cause de la tempête, d’escarmouches avec la gendarmerie car il semble que les autorités françaises connaissaient l’arrivée des conspirateurs, il retrouve… Astiza. Elle a survécu à la vague et déjà récupéré leur fils qu’Ethan avait placé dans une famille d’accueil pour accomplir sa vengeance.
Face à cette nouvelle donne, Ethan est désemparé. Le motif de sa vengeance n’existe plus. Mais Astiza décide de continuer car elle veut se rendre à Paris pour consulter des ouvrages livrant la possibilité de connaître l’avenir. En compagnie de la comtesse, qui joue le rôle de gouvernante du couple, ils s’installent dans la capitale quadrillée par la police et les mouchards, dans un climat de paranoïa vis-à-vis des complots. Ils sont surveillés et Ethan est convoqué sur ordre de Napoléon qui n’ignore rien de ses faits et gestes depuis son arrivée. Il se retrouve à Boulogne, là où l’Empereur a massé son armée pour envahir l’Angleterre. Il sauve la vie de Bonaparte qui lui confie la mission, compte-tenu de son talent de chercheurs de trésors, de mettre la main sur une tête de bronze, un automate construit par Albert le Grand et détruit, selon la légende, par Thomas d’Aquin qui a vu l’œuvre du diable. Il doit, également, mettre au cœur de son complot la Sainte Couronne, la relique sacrée acquise par Saint Louis en 1239. Mais rien ne se passe comme il le souhaite…
Dans la geste d’Ethan Gage, William Dietrich opte pour le parti de l’humour avec un antihéros magnifique doté de presque tous les défauts de la gente humaine. Ethan est joueur, irresponsable, opportuniste… Dans un dialogue truculent entre Astiza et Catherine, les deux femmes dressent un portrait sans concessions, d’une grande lucidité. Ainsi, l’une déclare : “…j’ai du calmer ses ardeurs…” Astiza opine : “Il a plus d’enthousiasme qu’un bouc, mais il a bon cœur.” Et ainsi de suite, en une joute verbale très enlevée. Mais notre héros a des talents. Il a le flair pour trouver les trésors et l’art et la manière de se sortir des situations les plus périlleuses où il se fourre avec délectation souvent par pure fanfaronnade.
Puisant ses informations aux meilleures sources, il utilise les non-dits, les lacunes des récits pour y placer son héros et son rôle occulte sur les événements. Il n’hésite pas à se servir de tous les éléments à sa disposition comme, par exemple, expliquer le changement du protocole lors du sacre, trouvant dans le tableau de David, le portrait d’Ethan.
On sourit, on rit, on tremble, bref, on passe un excellent moment à suivre toutes les péripéties du parcours d’Ethan et du groupe qui l’entoure. Une série à ne pas rater !
serge perraud
William Dietrich, La Sainte Couronne (The Barbed Crown), traduit de l’anglais (États-Unis) par Pierre Szczeciner, Cherche Midi, coll. “Thrillers”, juin 2015, 462 p. – 20,00 €.
Bonjour ! À quand la suite ? Merci
je remercie mr Dietrich pour sa série Ethan Gage ;suis en clinique pour operation du genoux et j’ai dévoré ses livres ; grace à lui j’ai appris plein de choses historiques passionnantes ; avec lui on voyage ‚de l’Egypte à Jerusalem,de la louisiane à Santorin ; j’oublie ma douleur et je voyage avec les esclaves de Haiti je vis leurs aventures ; felicitations Monsieur et bonnes amitiés ;
vais me procurer ” la ste couronne “, j’ai hate de savoir la suite .….….