Denis Bajram, Universal War Two — t.2 : “La Terre promise”

Une série addictive

La guerre uni­ver­selle relève-t-elle de la science-fiction ? Aujourd’hui, oui ! Mais l’homme, capable de déclen­cher une guerre mon­diale, n’aura de cesse, lors de la conquête de l’espace, de mener une guerre pla­né­taire. Après un pre­mier cycle addic­tif, Denis Baj­ram entame une seconde série toute aussi attrac­tive que la pre­mière.
Après une pre­mière défla­gra­tion apo­ca­lyp­tique, une petite par­tie de l’humanité, menée par Kalish, a trouvé refuge sur une loin­taine pla­nète et fondé Canaan. Le second cycle débute avec l’apparition, au voi­si­nage de Mars, d’un gigan­tesque tri­angle d’obscurité. Cette brusque arri­vée entraîne des cata­clysmes de tous genres qui menacent les autres pla­nètes du sys­tème, ainsi que les maigres colo­nies de survivants.

Théa visite, avec son oncle, le musée où sont réunies des œuvres de Brue­gel, Rem­brandt… Devant Le Radeau de la Méduse, elle fait le paral­lèle avec la situa­tion actuelle et tente de convaincre son oncle qu’elle doit par­tir avec l’expédition de recon­nais­sance envoyée sous les ordres de Vidon. Il lui oppose un nou­veau refus. Au pied de la sta­tue de Kalish, son ancêtre, elle exprime toute sa ran­cœur. C’est avec son groupe d’amis qu’elle com­plote pour contrer une situa­tion qu’elle juge anor­male.
Les explo­ra­teurs, sur place, constatent que Mars a dis­paru et qu’il en est de même pour les autres astres et satel­lites. Sur Canaan, Théa met en œuvre son idée car la menace se pré­cise. Les humains se retrouvent face à un grand péril.

Le scé­na­riste reprend un des thèmes fré­quents en Science-Fiction : que deviennent les humains sur­vi­vants après la dis­pa­ri­tion de la Terre ? Cette des­truc­tion peut être la consé­quence d’une guerre ou d’une trop forte pol­lu­tion, voire l’épuisement de la pla­nète deve­nue inca­pable de recy­cler les déchets pro­duits par les socié­tés humaines. Mais sommes-nous loin de cette der­nière situa­tion compte tenu des signes alar­mants don­nés par la nature ?
Dans ce tome, Denis Baj­ram appuie son intrigue sur un des para­doxes tem­po­rels illus­tré de façon magis­trale par René Bar­ja­vel dans son roman Le Voya­geur impru­dent. Peut-on retour­ner dans le passé et chan­ger des évé­ne­ments sans détruire une large part de son propre futur ?
Avec Théa, son héroïne, il fait la part belle à une cer­taine jeu­nesse avide d’agir, de réa­li­ser des actions pour le bien d’une com­mu­nauté. Il façonne son récit en mul­ti­pliant les périls et les dan­gers encou­rus face à une nou­velle et mys­té­rieuse menace repré­sen­tée par ces tri­angles. Denis Bar­jam mène son intrigue de main de maître conce­vant une struc­ture nar­ra­tive soli­de­ment char­pen­tée, basée sur des sources docu­men­taires de haut niveau. Uti­li­sant des don­nées phy­siques véri­diques, il confère à son récit une touche de cré­di­bi­lité.
La réa­li­sa­tion gra­phique est superbe. Il offre des planches d’une grande beauté, illus­trant à mer­veille tant l’espace que ces cités futu­ristes ou un bes­tiaire d’extra-terrestres surprenant.

Cet album est une réus­site totale. Il annonce un second cycle encore plus flam­boyant que le pre­mier. Denis Baj­ram s’affirmait comme un créa­teur de talent, mais ici, il se surpasse.

serge per­raud

Denis Baj­ram (scé­na­rio, des­sin), Uni­ver­sal War Two, t. 2 : “La Terre pro­mise”, Cas­ter­man, sep­tembre 2014, 48 P. – 13,50 €.

 

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