Sylviane Corgiat & Laura Zuccheri, Les Épées de verre — t.4 : “Dolmon”

Un magni­fique récit d’heroïc fan­tasy écologique

Ce tome clôt la série avec un final sur­pre­nant. La trame de l’intrigue emprunte, à la fois, à la fable éco­lo­gique et au récit d’heroïc fan­tasy. En quatre tomes, la scé­na­riste relate les par­cours des quatre élus, ceux qui sont capables de réunir les quatre épées de verre venues du ciel. Selon la légende, la réunion de ces quatre armes per­met­tra l’ouverture d’un pas­sage vers un monde nou­veau, un uni­vers neuf qui auto­ri­sera alors la sur­vie d’une huma­nité condam­née.
olmon arrive dans la forêt du Grand Ber­ceau, au pays des Kanou­pis. Il s’empare de l’épée et vitri­fie son guide qui lui réclame son dû. Son geste déclenche, cepen­dant, une réac­tion bru­tale. Dans le désert, le groupe des héros souffre sous le soleil. Ils arrivent en vue d’une hutte… tenue par des bri­gands. Ceux-ci engagent le com­bat, mais quand l’un d’eux est vitri­fié, ils fuient ce qu’ils prennent pour de la magie. À l’intérieur, dans une cage, ils découvrent des Kanou­pis des­ti­nés à être mangé. Méfiants, cir­cons­pects, ces der­niers acceptent de les emme­ner dans leur pays. Sur place, le groupe se fait pié­ger. Il faut l’intervention de Shona-La-Grande, la Matriarche, pour les sau­ver. Lorsqu’elle évoque le nom de Dol­mon, Mik­los réagit. Ils étaient amis, amou­reux de la même femme. La haine les a sépa­rés. Mik­los se lance à sa pour­suite pour récu­pé­rer l’épée. Mais, dans ce monde en déclin, rien n’est simple, ni pour les condi­tions cli­ma­tiques, ni pour les sen­ti­ments humains. Alors…

Sylviane Cor­giat conçoit un uni­vers varié, à la fois oni­rique et magique, médié­val et moderne. Elle mul­ti­plie les actions et les péri­pé­ties éton­nantes et accroche son lec­teur dès les pre­mières pages. Elle magni­fie une intrigue super­be­ment struc­tu­rée avec un bes­tiaire savou­reux et une flore créa­tive et ima­gi­na­tive. Ses per­son­nages évo­luent avec la pro­gres­sion et le dérou­le­ment du récit. Par exemple, Yama, l’héroïne, passe du stade de la fillette à celui de la femme, avec les sen­ti­ments qui évo­luent de la même façon. Le “cœur antique” est tenu par deux Kanou­pis qui se mêlent de tout, com­mentent, et émettent des avis cri­tiques et mora­li­sa­teurs. L’humour affleure tout au long du récit avec des remarques acerbes des deux créa­tures, avec la ren­contre de per­son­nages inat­ten­dus et des situa­tions dro­la­tiques.
Le des­sin est réa­lisé par Laura Zuc­cheri, une artiste ita­lienne qui mène de front plu­sieurs acti­vi­tés artis­tiques. Elle pro­pose un des­sin éner­gique, met­tant en scène un bes­tiaire inno­vant, à la façon de Leo. Sa mise en page est clas­sique mais elle s’autorise, pour le plus grand plai­sir des yeux, quelques envo­lées gra­phiques du plus bel effet. Ce des­sin est valo­risé par une mise en cou­leurs réus­sie de Sil­via Fabris.
Dol­mon
amène à une conclu­sion fort bien agen­cée, dans la droite ligne de thèmes de Science-Fiction. Syl­viane Cor­giat a, dans le passé, signé quelques textes de bonne fac­ture dans ce genre littéraire.

serge per­raud

Syl­viane Cor­giat (scé­na­rio), Laura Zuc­cheri (des­sin), Sil­via Fabris (cou­leur), Les Épées de verre — t.4 : “Dol­mon”, Les Huma­noïdes Asso­ciés, novembre 2014, 56 p. – 14,20 €.

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