Jim & Mig, Un petit livre oublié sur un banc 1/2

Si un mot peut chan­ger une vie, alors un livre…

Le livre, objet tou­jours sur­pre­nant, est en géné­ral enfermé dans des biblio­thèques, com­primé sur des rayon­nages. Quelques per­sonnes donnent, aux ouvrages qu’elles ont aimés, la liberté de voya­ger, les confiant à la pro­vi­dence pour croi­ser, le temps d’une lec­ture, la vie de per­sonnes curieuses. C’est ce geste, raconté à l’auteur par un des adeptes de cette pra­tique, qui a déclen­ché l’idée du pré­sent album, une comé­die roman­tique au possible.

Camé­lia déjeune d’un sand­wich sur le banc d’un parc. Près d’elle, un livre semble aban­donné. Elle le prend machi­na­le­ment et l’emporte. Après un début de lec­ture dif­fi­cile, elle se prend de pas­sion pour le récit. Elle découvre, au fil de sa lec­ture, des mots du texte entou­rés d’un trait rouge. Intri­guée, elle les reco­pie et découvre un mes­sage, des mots qui expriment l’attente d’une vie plus roman­tique et témoignent d’une dés­illu­sion.
Uti­li­sant la même méthode elle répond et dépose le livre sur le banc où elle l’avait trouvé. Elle s’éloigne et sur­veille si quelqu’un vient le cher­cher. Il s’ensuit une série de péri­pé­ties, de déboires, d’espoirs. Camé­lia s’interroge sur son mys­té­rieux inter­lo­cu­teur, sur sa propre existence…

Lire un extrait

Jim, après sa magni­fique his­toire contée dans Une nuit à Rome, pro­pose un récit for­te­ment empreint de poé­sie, de roman­tisme, de sen­ti­men­ta­lisme au sens noble du terme. Il conjugue l’attrait pour le livre, l’intérêt pour la lec­ture avec la recherche d’une : “…vie amou­reuse forte et bou­le­ver­sante, une pas­sion qui me tienne éveillée et face battre mon cœur.” Il place son héroïne face à une révé­la­tion. Elle vivait tran­quille­ment le quo­ti­dien avec son ami pas­sionné par les nou­velles tech­no­lo­gies : “Ouais, ben, ton Vic­tor Hugo, il n’avait pas un 120 pouces dans son salon… qu’est-ce qu’il y connais­sait en séries TV…”. Elle prend conscience qu’elle pour­rait espé­rer autre chose, qu’un inconnu lui ouvre de nou­veaux horizons.

Cette his­toire est mise en images par Mig à qui on doit, par exemple, Sam Lawry, Le Mes­sa­ger… Il a réa­lisé, pour cet album, tout un tra­vail pour rendre plus per­cep­tible cet uni­vers roman­tique. Don­nant vie à une héroïne moderne qui se prend à rêver, à espé­rer une ren­contre qui chan­ge­rait son exis­tence, il a su, pour rendre cette atmo­sphère, don­ner à son trait plus de spon­ta­néité, plus de sou­plesse, expri­mer toute la grâce fémi­nine. Del­phine pour sa part signe les cou­leurs avec une jolie palette de pas­tels d’une grande dou­ceur, une série de teintes qui sou­ligne l’élégance de cette atmo­sphère romantique.

Un album à la pré­sen­ta­tion soi­gnée dont on attend la suite… et fin avec impatience.

serge per­raud

Jim (scé­na­rio), Mig (des­sin) Del­phine (cou­leurs), Un petit livre oublié sur un banc 1/2, Bam­boo, coll. “Grand Angle”, mars 2014, 56 p. – 13,90 €.

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