Jean Dufaux & Paul Teng, Complainte des Landes perdues — Cycle Les Sudenne — t.04 : “Lady O’Mara”

Sioban est de retour !

Ce récit tren­te­naire est tou­jours aussi attrac­tif avec son cock­tail de magie, de com­bats, d’interventions de créa­tures fan­tas­tiques. C’est aussi une lutte féroce pour le pou­voir, des luttes intes­tines au sein des familles, des com­plots, des tra­hi­sons et des rap­ports humains, cepen­dant, comme l’amour ou son contraire, la haine.
Ce nou­veau tome aurait pu clore le cycle des Sudenne avec une vic­toire de l’une ou de l’autre des cou­sines. Or, Jean Dufaux ne retient pas les coups, et ins­crit une lutte sans pitié, un com­bat où la traî­tresse s’autorise toutes les vio­lences. Il anime un couple inquié­tant avec Aylissa et Lord Henry, lais­sant pla­ner un doute quant à savoir qui mani­pule qui et quel est l’objectif final du traître. Il enchaîne les péri­pé­ties jusqu’à un dénoue­ment qui ouvre en force sur un pro­chain album, au titre évo­ca­teur : Deux cousines.

Sioban est reçue par sa mère, Lady O’Mara. Elle lui annonce que sa cou­sine, Aylissa, fomente une révolte. Elle est très dan­ge­reuse. Cette der­nière essaie de mobi­li­ser le plus grand nombre de clans de l’Eruin Dulea pour se faire cou­ron­ner. C’est Lord Henry qui évoque les forces qui contrôlent l’île. Il lui fait part de l’existence d’une sta­tue qui remonte au temps de Mori­ganes quand elles régnaient sur le ter­ri­toire. Il est per­suadé que celle-ci pos­sède de grands pou­voirs.
Et pour para­ly­ser le clan des Loups Blancs, celui de Sio­ban, il fait pro­po­ser par Aylissa d’épouser le frère de Sio­ban, Wulff, un gar­çon de treize ans. Mais si Sio­ban est de retour, elle n’est pas la seule. Sea­mus refait sur­face. Mais il leur fau­dra oublier leurs dif­fé­rents car rien de fait recu­ler Aylissa, elle est prête à tout, même le pire, sur­tout le pire…

La mise en images se par­tage entre Paul Teng, qui réa­lise les des­sins de ce cycle, et la lumi­neuse Béren­gère Mar­que­breucq pour les cou­leurs. Le tra­vail sur les per­son­nages, sur l’expressivité tant des phy­sio­no­mies que des atti­tudes com­pose un joli bal­let où le lan­gage cor­po­rel prend une belle allure. Les dif­fé­rents pro­ta­go­nistes sont tous recon­nais­sables faci­le­ment. Les décors sont détaillés pour offrir des vues splen­dides de l’extérieur ou de l’intérieur des châ­teaux, des pay­sages fores­tiers, des masures.
Les teintes de Béren­gère Mar­que­breucq reflètent les atmo­sphères, que ce soit ce cli­mat pesant du drame en deve­nir ou les ambiances assez sombres, aus­tères où la lumi­no­sité est réduite tant sous les nuages que dans les demeures, même les plus fas­tueuses. Elle réa­lise des ciels remarquables.

Avec le pro­jec­teur sur des per­son­nages res­tés dans l’ombre, la série gagne encore en inten­sité avec une intrigue forte, sau­vage et une mise en images qui ravit le regard.

serge per­raud

Jean Dufaux (scé­na­rio), Paul Teng (des­sins) & Béren­gère Mar­que­breucq (cou­leurs), Com­plainte des Landes per­duesCycle Les Sudenne — t.04 : Lady O’Mara, Dar­gaud, novembre 2024, 56 p. — 17,00 €.

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