Cette série propose un point de départ original avec cet arrêt de la rotation d’une planète et le volet plus classique d’une machination familiale minutieusement ourdie. Découpé en actes, le récit donne dans des interludes de délicieux aphorismes.
Ce second tome poursuit le développement de ces deux intrigues où Altek doit trouver les causes de l’arrêt et de l’autre la lutte menée par cette princesse affligée de narcolepsie suite à un empoisonnement. Ce diptyque affiche une belle présentation avec sa mise en page singulière, la qualité des intrigues et des dialogues où la verve humoristique de Christophe Arleston fait merveille.
La planète Ordane a arrêté de tourner. Omnamül, la capitale de l’Empire du bord, vit dans un crépuscule permanent, alors que sur la face sombre un hiver continu est installé et que la partie éclairée brûle sous un soleil omniprésent. Les populations de ces zones sinistrées se réfugient à Omnamül, au grand dam des habitants qui ont à peine de quoi manger.
Pour éviter l’affrontement, Parmotte, le roi des mendiants et des voleurs, propose une idée qui fait l’unanimité. En passant par les égouts, la populace va piller les réserves des nobles dans la Haute-Cité.
Justement, dans ces lieux, Lompyste, le seigneur régent qui a fait mettre Grish, son frère, en prison et envoyé Altek, son neveu et héritier direct du royaume, dans une quête impossible, veut épouser Lythek, sa jeune nièce, et devenir empereur. Et très loin de là, sur la face sans soleil, dans une frêle embarcation, Altek, le jeune prince, enfin la jeune princesse, tente de se réchauffer avec ses compagnons, l’astrante Irliti et deux enfants de Parmotte. Suivis par deux corbeaux bavards, ils approchent d’une nouvelle porte.
Mais la nièce ne veut absolument pas épouser cet oncle qu’elle déteste. Quant à Altek, il arrive sur un étrange astéroïde…
Dana Dimat — Daniella Di Matteo — propose un dessin pétulant, des personnages insolites et une mise en images réussie des situations en tension comme celles plus drolatiques. Le bestiaire est séduisant et les décors donnent une belle expression aux actions.
Pour ce tome, Stefania Aquaro assure la mise en couleurs avec des teintes très lumineuses qui renforcent les ambiances.
Ce diptyque se révèle très attractif, se démarquant quelque peu du cahier des charges du label, où la magie influe peu sur le déroulement de l’histoire, une histoire qui se découvre avec un réel plaisir.
serge perraud
Christophe Arleston (scénario), Dana Dimat (dessins) & Stefania Aquaro (couleurs), La Baroque Épopée du monde qui ne voulait plus tourner — Volume II, Bamboo, Label “Drakoo”, juin 2024, 64 p. — 15,90 €.